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Au fil des questions au programme d'histoire-géographie des classes de lycée. Des commentaires, exercices, rappels, ...

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mardi 6 décembre 2011

Le réchauffement climatique, Durban, 2011


Un baobab géant pour éveiller les consciences

La 17ème conférence des Nations Unies sur le changement climatique s'est ouverte à Durban ( Afrique du Sud) le 28 novembre et devrait durer jusqu'au 9 décembre 2011. Pour sensibiliser la population au problème du réchauffement climatique, montrer que des alternatives sont possibles, la ville de Durban a fait installer un baobab géant - de Noël -, fabriqué à partir de palettes de bois recyclé, éclairé grâce aux passants/pédaleurs d'un instant...
Il s'agit, à DURBAN, de donner une suite au protocole de Kyoto, signé en 1995, entré en vigueur en 2005, ratifié en 2010 par 141 états, et qui arrive à terme en 2012. Les dernières conférences sur le climat ( Copenhague en 2009, Cancun en 2010) ont donné peu de résultats. En ces temps de crise économique, la défense de l'environnement ne semble pas prioritaire... Signe des temps : aucun chef d'Etat et de gouvernement n'a fait le déplacement pour Durban. 

Pourtant, les menaces qui pèsent sur l'environnement n'ont pas disparu, et avec elles la nécessité de trouver un accord qui permette de limiter à 2°C le réchauffement climatique terrestre. 







Depuis le début des années 2000, les pays pollueurs n'ont pas beaucoup changé. Essentiellement des pays riches, vieux pays industriels : Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni... Mais, comme le montrent la carte et le tableau statistique, la carte des pays pollueurs suit la carte du développement et  de l'insertion dans la mondialisation. Aux côtés des pays du Nord, figurent désormais en bonne place des pays émergents ( Chine, Inde, Mexique, Brésil, ...) comme des pays dont le développement est fondé sur l'exploitation intensive des ressources ( Iran, Arabie saoudite). 
Selon les données présentées au sommet de Durban, c'est la Chine qui occupe désormais la première place dans le classement 2010 des pays pollueurs, avec 9 milliards de tonnes de gaz à effet de serre émis sur deux ans. Les cinq plus gros pollueurs ( Chine, Etats-Unis, Inde, Russie et Japon ) sont, à eux seuls, à l'origine de la moitié des émissions de gaz à effet de serre. 
Pays du Nord gros pollueurs depuis des générations, pays émergents nouveaux pollueurs dont la demande en énergie accompagne le développement : les premiers pressent les seconds de réduire leurs émissions - alors même que certains d'entre eux fournissent des efforts mesurés ( et unilatéraux ) dans ce domaine, comme les Etats-Unis - ; les seconds refusent, au nom de la croissance...


Carte : Les pays ayant ratifié le protocole de Kyoto en 2009

Les signataires du protocole de Kyoto sont nombreux ( presque la totalité des pays du monde). Cela ne signifie par qu'ils aient ratifié le protocole : les Etats-Unis en particulier ne l'ont pas ratifié... Parmi les autres états, des engagements ont été pris par nombre de pays du Nord - les pays du Sud, signataires des accords ne sont pas concernés par cette réduction - pour réduire leur émission de CO2. Ces engagements sont très inégalement remplis, le Japon, le Canada, la Norvège - mais aussi les Etats-Unis qui se sont retirés des négociations dès 2001 - connaissant une différence de plus de 20% entre les émissions 2010 et les engagements.
Voir : 

Sources : 


http://www.slateafrique.com/75925/un-baobab-de-noel-illumine-par-des-velos-durban
RFI, 2/12/2011
Le nouvel Observateur, 6/12/2011
Alternatives Internationales, Comment enrayer le réchauffement climatique, décembre 2009, http://www.alternatives-internationales.fr/comment-enrayer-le-rechauffement-climatique_fr_art_882_46097.html

vendredi 9 septembre 2011

1945, un tournant

L'année 1945 marque un tournant dans le siècle. C'est la fin de la Seconde Guerre mondiale, dont le bilan est tellement lourd qu'il génère autant l'espoir : espoir d'un monde nouveau, fondé sur la démocratie, l'égalité entre les peuples, la justice, le respect de la personne humaine... que la crainte : comment panser les plaies laissées par le conflit?
C'est ce qu'expriment de nombreuses affiches et caricatures.
L'heure est à la célébration de la victoire, et c'est elle que met en avant cette affiche soviétique : "La bête est morte". L'Allemagne y est représentée sous les traits d'un animal sanguinaire, une bête féroce enfin tombée sous les coups conjugués ( plusieurs couteaux la poignardent ) des puissances alliées, symbolisées par leurs drapeaux : le drapeau britannique, le drapeau américain, le drapeau soviétique. 
La composition de cette affiche donne le sentiment que la Grande Alliance (Etats-Unis, Grande Bretagne, URSS), qui a terrassé le cauchemar hitlérien - représenté tant par la bête féroce que par les ruines -, peut seule tracer la voie vers l'avenir. 
Affiche éditée en 1945 pour la création de l'ONU







L'idée d'une union nécessaire à la préservation de la paix porte aussi les affiches célébrant la création de l'Organisation des Nations-Unies. Sur cette affiche éditée en 1945, l'union des peuples est représentée par les mains de couleurs différentes comme par l'ensemble des drapeaux des 51 pays fondateurs. Cette union est le creuset qui permettra la naissance d'un monde nouveau : l'enfant, qui réconcilie tous les peuples du monde, symbolise la paix.

Dessin américain de D.R. Fitzpatrick, 1945
Espoir, la paix est aussi nécessité. La victoire n'a de sens que si elle permet la création d'un monde meilleur. C'est ce que rappelle un dessin de D.R.Fitzpatrick relatif à l'ONU. Ici, l'accent est davantage mis sur le sacrifice enduré : l'ombre portée des combattants morts pèse sur le présent. La nouvelle organisation représente l'espoir fragile ( c'est un esquif en pleine mer) que le sacrifice n'aura pas été vain. La comparaison entre les deux documents est saisissante : la première - dont la composition oppose nuit et lumière, néant et renaissance - est toute en verticalité, en élévation. Le monde nouveau est en gestation. Dans la seconde par contre, ce monde nouveau - désincarné - subit le poids de la guerre. Les hommes représentés sont morts. Ce sont eux dont le souvenir exige un renouveau. 


Cette ambivalence de 1945 est reprise dans cette caricature allemande (dessin de Leffe). Elle évoque un nécessaire passage de relais entre le vieux monde blessé par le conflit et le monde à venir. La frontière entre les deux mondes est nette : elle est marquée d'un panneau "PAX". 
Mais le passage de relais est empoisonné par la nature de celui-ci : sur le relaisporté par "l'homme de 1945" est inscrit : "AtomEnergie". Le message est clair. Le principal fardeau sera celui de l'arme nucléaire, que les Etats-Unis sont alors seuls à détenir, et dont l'usage - à Hiroshima puis Nagasaki en août 1945- a provoqué un choc des consciences. 
"La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l'utilisation intelligente des conquêtes scientifiques. (...)
Déjà, on ne respirait pas facilement dans un monde torturé. Voici qu'une angoisse nouvelle nous est proposée, qui a toutes les chances d'être définitive"
Camus, Combat, 8 août 1945

lundi 20 juin 2011

Haïti, 1 an après le séisme



La video qui précède a été réalisée pour l'UNICEF, à propos de son action à Haïti depuis le séisme de janvier 2010. Elle permet de poser une double question : celle de la vulnérabilité de certains milieux, et plus encore de certaines sociétés, face aux risques naturels ; celle de l'action des organisations comme l'Unicef.

  • Le risque sismique dans la zone caraïbe
Le risque sismique est très important dans le bassin des Caraïbes. Des séismes ont frappé le Mexique (1985, 10 000 morts à Mexico) et les pays d'Amérique centrale (1972, 10 000 morts à Managua au Nicaragua; 1976, 22 000 morts au Guatemala) dans les années 1970 et suivantes. 
La catastrophe de Port-au-Prince était d'une certaine manière prévisible, et envisagée par les autorités. "Dans son plan national de gestion des risques et des désastres en 2001, le ministère haïtien de l'Intérieur citait la faille qui traverse le sud d'Haïti. Il soulignait que l'activité sismique passée montrait une accumulation d'énergie due à la longue période de "silence sismique" dans ces failles, créant les conditions susceptibles de déclencher un événement de très grande envergure" (Hervé Morin, "L'activation d'une faille qui traverse l'île d'est en ouest", Le Monde, 15 janvier 2010). 
  • Les sociétés face aux risques 
Le fait qu'une catastrophe soit prévisible ne signifie pas pour autant qu'elle soit prévue, c'est-à-dire anticipée. Les sociétés sont très inégales face aux risques et ne disposent pas des mêmes moyens en amont, pour s'y préparer - et donc en réduire le coût humain - , en aval, pour réparer les destructions. 
Les sociétés face aux risques

Pour une même exposition à un aléa naturel ou technologique, les dommages que subissent les Etats et les populations sont très différents. La pauvreté aggrave considérablement la vulnérabilité d'une société, soit sa propension à subir des dommages ou sa capacité à résister face à un risque donné. Les pays du Nord - pays développés - , qui subissent environ un quart des catastrophes naturelles, déplorent moins de 5% du total mondial des victimes. A l'autre bout de l'échelle, les pays les moins développés, affectés par moins de 20% des désastres, concentrent plus de 60% des victimes des catastrophes naturelles. Pour illustrer le propos, on peut comparer le bilan des séismes d'Haïti et du Chili de 2010. Alors que le séisme ayant frappé le Chili était d'une magnitude supérieure (8,8 contre 6,6 pour Haïti), le nombre de victimes est de 800 contre 250 000 en Haïti. Deux données permettent d'éclairer ces différences : la distance de la capitale à l'épicentre du séisme est dans le cas chilien de 350 km contre 35 dans le cas haïtien. La concentration des populations dans les métropoles est un facteur aggravant. Surtout, le Chili se classe au 44e rang mondial en terme d'IDH, alors qu'Haïti est au 151e rang mondial, parmi les pays les plus pauvres de la planète (Haïti figure sur liste des PMA, pays les moins avancés).
  • Le bilan de l'action humanitaire en Haïti par l'un de ses acteurs : l'Unicef
L’Unicef, Fonds des Nations unies pour l’enfance, est né en 1946. C’est une agence de l’Organisation des Nations unies (ONU), implantée dans plus de 150 pays d'intervention, qui a pour vocation d'assurer à chaque enfant, santé, éducation, égalité et protection.



Un an après le séisme, quel bilan de l’action humanitaire faites-vous ?

 Quand on arrive en Haïti en avion et que l’on survole Port-au-Prince, c’est très beau, on voit une ville toute bleue… La réalité pourtant est bien plus triste que cette belle image : cette couleur bleue, ce sont les milliers de tentes, dans lesquelles les gens vivent dans des conditions très précaires. Un an après le séisme, on compte encore 1 million de déplacés, dont 380 000 enfants qui vivent dans des camps ! Pourtant, en douze mois, les équipes humanitaires n’ont pas chômé, et les résultats sont là, même s’ils ne sont pas forcément visibles. Certes la reconstruction effective n’a pas encore commencé, mais la raison est simple : les financements nécessaires (et promis !) ne sont jamais arrivés, car les grands bailleurs de fonds ne font pas confiance au gouvernement haïtien actuel. En revanche, les financements pour la réponse humanitaire, eux, ont bien été reçus : provenant à 70% de particuliers, ce grand élan de solidarité nous a permis, pendant un an, de fournir de l’eau potable à la population (ce qui représente un coût considérable), de réunir les familles dont les enfants avaient été séparés de leurs parents, de construire des écoles provisoires et semi-permanentes pour que les enfants puissent reprendre une vie normale…
( extrait d'une interview publiée sur le site de l'Unicef le 7 janvier 2011). Suite de l'interview : 
Sources : 
http://www.unicef.fr/contenu/actualite-humanitaire-unicef/haiti-une-reconstruction-difficile-entre-instabilite-politique-et-cholera-2011-01-07
http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/hist-geo/EspacePeda/LYCEE/Divers/Societes_face_aux_risques.htm
N.Gendre, C.Guitard, "Les sociétés face aux risques", Historiens & Géographes, n° 381, décembre 2002, p. 38.
Manuel géographie seconde, Hatier, 2010, p. 256-257 et p. 273.

lundi 21 mars 2011

Le recours à la force contre la Libye (2)


  • Face à la révolte en Libye...
La révolte en Libye est née à Benghazi, dans l'est du pays. Un sit-in organisé le 15 février contre le pouvoir a été violemment dispersé. 
Les débuts de la révolte en Libye, dossier rtl
Le développement de la contestation a fait l'objet d'une répression systématique de la part du pouvoir en place. Des massacres et tirs à l'arme lourde ont en particulier lieu à Benghazi, selon des témoins. 
Dès le 25 février, la ligue libyenne des droits de l'homme (LLHR) dénonce auprès du conseil des droits de l'homme de l'ONU "la situation dramatique dans laquelle se trouve la Libye en ce moment". Son secrétaire général évoque "les crimes commis par Kadhafi contre les manifestants qui protestent pacifiquement pour réclamer leurs droits reconnus par la Déclaration universelle des droits de l’homme et les conventions qui en sont issues. Le secrétaire général de la LLHR a qualifié ces actes de crimes contre l’humanité, appelant à poursuivre les coupables en justice" (site de la Ligue internationale des Droits de l'homme). 
La situation en Libye à la veille de l'intervention, site France culture
  • ...des acteurs nombreux
En toute logique, c'est donc d'abord l'ONU qui est sollicitée, puisque c'est à elle de dire le droit international et de tenter de protéger les populations. Le conseil de sécurité de l'ONU lance dès le 22 février un premier appel pour que cessent les violences contre les civils. Cet appel est suivi le 26 février de sanctions contre la Libye : embargo sur les armes, interdiction internationale de voyager et gel des avoirs de Kadhafi. La cour pénale internationale lance une enquête visant le colonel Kadhafi mais aussi "son cercle rapproché" pour "crimes contre l'humanité". Enfin, le 17 mars, la résolution 1973 autorise le recours à la force armée. Dans ce cas comme dans d'autres, l'ONU a procédé de manière graduée, le recours à la force armée étant considéré comme le dernier recours. 
Sollicitée au premier chef, l'Organisation des Nations Unies n'est cependant pas seule à s'être prononcée sur la révolte libyenne et les réactions à adopter. 
D'autres acteurs jouent un rôle majeur : les états - qui peuvent prendre des positions de manière unilatérale - , les organisations internationales, parmi lesquelles il convient de distinguer les ONG ( comme la Ligue internationale des Droits de l'Homme) des organisations intergouvernementales (comme la Ligue arabe).
Ces organisations méritent que l'on s'arrête sur les positions qu'elles ont adoptées. 
Réunion des chefs de la diplomatie du G8, Paris, 14-15 mars 2011
Côté occidental, le G8, réuni à Paris les 14 et 15 mars, s'est prononcé pour des sanctions, mais a écarté l'option militaire en Libye. Les puissances les plus industrialisées (Etats-Unis, Russie, Japon, canada, France, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne) ont appelé Kadhafi au respect " des légitimes revendications du peuple libyen concernant ses droits fondamentaux, la liberté d'expression et une forme représentative de gouvernement". Au sein du G8, l'Allemagne a eu l'occasion de faire connaître son opposition à l'utilisation de la force par crainte " qu'un tel développement devienne une guerre et n'affaiblisse le mouvement de démocratisation en Afrique du Nord"


Côté oriental au contraire, les organisations intergouvernementales se sont distinguées par la précocité et la fermeté de leur réaction. C'est la Ligue arabe qui - dès le 22 février - a suspendu la participation des délégations libyennes à ses réunions, témoignant ainsi du désaveu du monde arabe à l'égard de la politique répressive menée par Kadhafi. C'est elle qui, le 22 mars, a demandé à l'ONU d'autoriser la zone d'exclusion aérienne.  
☛Un tel dispositif ("no-fly zone") revient à interdire le survol aérien d'une zone déterminée. Les avions voulant quitter le territoire libyen doivent demander l'autorisation avant de décoller. Sans autorisation, ils sont considérés comme des avions ennemis et peuvent être abattus. 


Les pays de l'organisation de la conférence islamique
Par ailleurs, l'organisation de la conférence islamique - la plus importante organisation intergouvernementale après l'ONU, puisqu'elle regroupe 57 pays  musulmans - s'est, elle aussi, prononcée pour une zone d'exclusion aérienne. 


Les pays arabes ont donc clairement fait connaître leur volonté de faire cesser la répression orchestrée par Kadhafi ( répression fortement déstabilisatrice et dangereuse pour un monde arabe secoué par une vague de révolte sans précédent). L'Occident a par contre manifesté sa division : volontarisme de la France et de la Grande Bretagne, réserves des Etats-Unis, opposition de la Russie et de l'Allemagne. 

  • Qui laissent l'ONU faire front
Les réserves du G8 ( qui n'est de toutes façons pas l'organisme habilité à prendre des décisions en matière de sécurité internationale ), la prudence de l'Union européenne - qui a adopté des sanctions inscrites dans la lignée de celles préconisées par l'ONU, les demandes des pays arabes et musulmans, les appels à l'action de la France et du Royaume-Uni... toutes les négociations ont convergé vers une action confiée à l'ONU. 
En votant en faveur d'un recours à la force contre les troupes pro-Kadhafi (résolution 1973 du 17 mars 2011), le Conseil de sécurité de l'ONU a ouvert la voie à des frappes aériennes après plus d'un mois d'une insurrection réprimée dans le sang. La résolution autorise "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l'armée libyenne. Elle prévoit aussi une zone d'exclusion aérienne pour empêcher l'aviation du colonel Mouammar Kadhafi de pilonner ses opposants. 
Le texte n'a pas créé l'unanimité parmi les membres du conseil de sécurité : La Chine, la Russie, l'Allemagne, le Brésil et l'Inde se sont abstenus.
Sommet de Paris, 19 mars 2011
En réaction à la résolution 1973, le colonel Kadhafi a dans un premier temps annoncé un cessez-le-feu. Son irrespect, le plaidoyer des insurgés libyens en faveur d'une intervention rapide ont conduit à la tenue, dès le 19 mars 2011, d'un sommet à Paris pour organiser l'intervention. 



☛Qui est présent au sommet de Paris? Des représentants des pays arabes : les ministres des Affaires étrangères du Qatar, des Emirats arabes unis, du Maroc et de la Jordanie; mais aussi la Ligue arabe par le biais de son secrétaire général Amr Moussa. Côté européen : la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, mais aussi les chefs de gouvernement de l'Italie, de l'Espagne, du Portugal, de Pologne, du Danemark, des Pays-Bas, de Belgique, de Grèce et de Norvège. L'union européenne est de plus représentée par la chef de la diplomatie, Catherine Ashton, et le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. L'ONU est représentée par son secrétaire général, Ban Ki-moon. Enfin, parmi les partenaires internationaux majeurs, il faut souligner la présence des Etats-Unis (représentés par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton). 
http://www.2424actu.fr/actualite-internationale/libye-sommet-de-paris-les-parntenaires-internationaux-se-concertent-2318794/
Sources :
L'Express, Le G8 promet de nouvelles sanctions, écarte l'option militaire en Libye, 15/03/2011
La communauté internationale face à la révolte en Libye, chronologie, site euronews
Sites France culture et rfi.
L'Express, Une première frappe française a eu lieu, 19/03/2011
http://www.2424actu.fr/actualite-internationale/

dimanche 20 mars 2011

Mars 2011 : Le recours à la force contre la Libye (1)



  • 17 mars 2011 : Le conseil de sécurité de l'ONU  autorise le recours à la force contre la Libye


A l'issue de trois jours d'âpres négociations, le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé dans la nuit de jeudi à vendredi le recours à la force contre le régime de Mouammar Kadhafi, mesure aussitôt saluée par les insurgés libyens sous la menace d'un assaut contre leur fief de Benghazi.






Dans un message sonore retransmis par la télévision libyenne, Kadhafi avait en effet annoncé l'attaque de Benghazi par les forces intergouvernementales - fidèles à Kadhafi - pour la soirée de jeudi. 


Dans son intervention au Conseil de sécurité avant le vote de la résolution, Alain Juppé, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et européennes, a fait valoir les arguments suivants en faveur de l'intervention :
"Nous n’avons plus beaucoup de temps. C’est une question de jours, c’est peut-être une question d’heures. Chaque jour, chaque heure qui passe, resserre l’étau des forces de la répression autour des populations civiles éprises de liberté, et notamment de la population de Benghazi. Chaque jour, chaque heure qui passe, alourdit le poids de la responsabilité qui pèse sur nos épaules. Prenons garde d’arriver trop tard ! Ce sera l’honneur du Conseil de sécurité d’avoir fait prévaloir en Libye la loi sur la force, la démocratie sur la dictature, la liberté sur l’oppression".
C'est donc le sentiment de l'urgence, comme la volonté de servir les valeurs défendues par les Nations Unies - le droit international, la liberté des peuples - qui ont prévalu sur les réserves ou oppositions de certains pays.
  • Un vote sur fonds de division
C'est au conseil de sécurité de l'ONU qu'incombe la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Selon les termes de la Charte de l'ONU, les décisions du conseil de sécurité (résolutions) ont force juridique obligatoire et les états membres sont tenus de les appliquer. 

Institutions de l'ONU

La résolution 1973 prise le 17 mars 2011 à l'encontre de la Libye a été votée par le conseil de sécurité selon la procédure de vote habituelle. 15 membres composent le conseil de sécurité de l'ONU : 5 membres permanents (Permanent Five, dans le jargon de l'ONU), et 10 membres non permanents - élus pour 2 ans, et renouvelés par moitié tous les ans. Ces 10 membres non permanents doivent représenter toutes les aires géographiques : 5 membres pour l'Afrique et l'Asie, 1 pour l'Europe orientale, 2 pour l'Amérique latine, 2 enfin pour l'Europe occidentale et autres. Les 5 membres permanents sont les puissances suivantes : Etats-Unis, Russie (URSS jusque 1991), Chine (Taïwan jusque 1971), Royaume Uni et France. Actuellement, les 10 membres non permanents sont : Afrique du Sud, Nigéria et Gabon pour l'Afrique ; Inde et Liban pour l'Asie ; Brésil et Colombie pour l'Amérique latine ; Bosnie-Herzégovine pour l'Europe orientale ; Allemagne et Portugal pour l'Europe occidentale. 
Chaque membre du conseil de sécurité dispose d'une voix, et les membres permanents disposent du droit de veto ( ce qui signifie que s'ils votent contre une décision, ils lui opposent leur veto, et la résolution, quel que soit le nombre de votes pour ne peut passer). Si un membre permanent n'est pas totalement en accord avec une proposition, il peut s'abstenir. Les décisions sont prises par un vote affirmatif de 9 membres. 
La résolution 1973 prise le 17 mars a été le fait de 10 membres du conseil de sécurité. La proposition de résolution était portée par la France et le Royaume Uni. Les 5 abstentions concernent deux membres permanents ( Chine et Russie), et trois non permanents : Allemagne, Inde et Brésil.