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Au fil des questions au programme d'histoire-géographie des classes de lycée. Des commentaires, exercices, rappels, ...

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dimanche 9 janvier 2011

1er juillet 1991, la dissolution du Pacte de Varsovie



  • Une dissolution sans surprise
Le 1er juillet 1991, l'alliance entre les pays d'Europe de l'Est est totalement dissoute, malgré la volonté de l'URSS de conserver ses structures politiques.

La cérémonie d'enterrement du pacte de Varsovie a eu lieu à Prague, dans la salle de réception du palais Czernin, siège du ministère tchécoslovaque des affaires étrangères. Sont présents les représentants des 6 pays encore membres (URSS, Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie), en la personne de leurs présidents, à une exception près : Gorbatchev n'a pas fait le déplacement, et l'URSS est représentée par son vice-président.
A l'exception de l'URSS, tous les participants envisagent la dissolution du pacte sans regrets. Vaclav Havel, qui préside la réunion, exprime le sentiment dominant : "Ce jour constitue la fin d'une ère de haine, de confrontations et de division de l'Europe en blocs et le début d'une époque historique fondée sur de nouvelles structures reposant sur des relations équilibrées entre les pays de l'ancien bloc soviétique".


  • La fin d'une époque
Les huit pays du bloc oriental (URSS et sept démocraties populaires) avaient signé le 14 mai 1955 dans la capitale polonaise ce que l'on a pu considérer comme "l'OTAN de l'Est"( titre du journal Le Monde du 17 mai 1955). Dans la presse soviétique, comme dans celle des démocraties populaires, le pacte est célébré comme une contribution essentielle à la coexistence des deux blocs.





Calqué sur l'OTAN dont il se veut la réplique, le Pacte de Varsovie intègre les armées d'Europe de l'Est ( à l'exception de celle de la RDA, initialement ) à celle de l'URSS. Le commandement en chef est confié à un général de l'armée soviétique.

  • Un traité qui a servi à l'encontre de ses membres...
Selon les termes du traité d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle signé à Varsovie, le pacte devait garantir aux pays socialistes la possibilité d'être défendus en cas d'agression extérieure. Il créait une solidarité militaire entre états signataires : 
"Art3 : Les parties contractantes se consulteront d'urgence chaque fois que, de l'avis de l'une d'entre elles, surgira une menace d'agression armée contre un ou plusieurs Etats signataires du traité afin d'assurer la défense collective et de maintenir la paix et la sécurité."

Paradoxalement, ce traité n'a servi qu'à l'encontre de l'un de ses membres, la Tchécoslovaquie. En 1968 en effet, les troupes du pacte de Varsovie ( roumaines exceptées) entrent en Tchécoslovaquie pour mettre fin au printemps de Prague. 
Les chars soviétiques à Prague

  • La dissolution du pacte de Varsovie autorise l'expansion de l'OTAN
En juillet 1991, l'URSS avait exprimé le voeu que la dissolution du pacte de Varsovie débouche sur celle de l'OTAN. Il n'en a rien été, au contraire, puisque les états ex-membres du Pacte de Varsovie ont rejoint l'ex-organisation rivale du temps de la Guerre Froide ( à l'exception de la Russie qui est néanmoins partenaire de l'OTAN).

L'OTAN en 2010


Sources :
Le Monde, L'histoire au jour le jour, numéro spécial, La Guerre froide 1944-1994, 1994.
Le Monde, L'histoire au jour le jour, tome V, le retour des nations, 1986-1991, 1992
Christian Hocq, Dictionnaire d'histoire et de géographie, Terminale, Ellipses, 1997.
Carte des démocraties populaires, manuel Histoire, Terminales ES, L, ES, collection Laurent Bourquin, Belin, 2004, p. 221.
Cartothèque de la documentation française ( carte de l'OTAN) : www.ladocumentationfrançaise.fr/
Site web de TV5 pour la video relative à la signature du pacte de Varsovie

mardi 4 janvier 2011

1989, l'automne des peuples à l'est.

Les révolutions qui mettent un terme aux démocraties populaires de l'Europe de l'est se déroulent de manière très différente selon les pays. On a globalement parlé de "révolution de velours" pour qualifier des évolutions en douceur, avec abandon du rôle dirigeant du parti communiste, tenue d'élections libres, arrivée au pouvoir d'opposants (souvent emprisonnés auparavant), consécration de groupes d'opposition ...
Le meilleur exemple de cette évolution en douceur - et extrêmement rapide -  est sans doute celui de la Tchécoslovaquie :
En février 1989, l'auteur dramatique Vaclav Havel, symbole de la résistance au régime, avait été condamné à 9 mois de prison pour avoir osé aller fleurir la tombe de Jan Palach qui s'était immolé par le feu, vingt ans avant (le 16 janvier 1969), pour protester contre l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie.
( photo du jeune étudiant en philosophie Jan Palach)

En un peu moins de deux mois (novembre-décembre 1989), les Tchécoslovaques mettent à bas le régime communiste. Fin décembre 1989, Vaclav Havel est élu président de la République de Tchécoslovaquie à l'unanimité par le Parlement.


(Vaclav Havel)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Václav_Havel

L'exemple roumain montre que la révolution de velours a souffert des exceptions.  Le 24 novembre 1989, Nicolas Ceaucescu est réélu à l'unanimité, et pour la 6ème fois consécutive, secrétaire général du parti communiste roumain. Le 22 décembre, la révolution l'emporte en Roumanie. Les époux Ceaucescu fuient, mais sont arrêtés, et, après un simulacre de procès, exécutés.


On This Day: Ceausescu Ousted in Romanian Revolution


  • Les conditions de l'exécution des époux Ceaucescu expliquent que 20 ans après (juillet 2010), leur fils ait demandé à ce que leurs corps soient exhumés pour être soumis à des tests adn. 



( la tombe des Ceaucescu à Bucarest)