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Au fil des questions au programme d'histoire-géographie des classes de lycée. Des commentaires, exercices, rappels, ...

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lundi 21 mai 2012

Mémoires de Guerre : la mémoire communiste du conflit

Les mémoires de la Deuxième Guerre mondiale sont plurielles. Parmi elles, la mémoire du conflit véhiculée par le Parti communiste français occupe une place à part. Et ce pour plusieurs raisons. 
D'abord parce que cette mémoire s'exprime dès la Libération et gagne en ampleur dans les années de sortie de guerre. Le Parti communiste revendique alors ouvertement sa contribution à la victoire finale, comme en témoigne cette affiche publiée à l'occasion des élections législatives organisées en octobre 1945 ( les premières depuis 1936) : 

Dans la mémoire du conflit construite par les communistes, la pérennité de la France, symbolisée ici par l'hexagone et par le couple que forment la mère et l'enfant, n'a été possible que par le sacrifice. Celui du Parti - " celui qui a fait le  plus d'efforts et versé le pus de sang" - , celui des militants, qui "par dizaines de milliers (... ) sont tombés en héros". Le sang versé, celui des fusillés, crée un droit à représentation. le Parti communiste, fort du rôle qu'il a joué pendant le second conflit mondial dans la Résistance à l'ennemi, se présente comme le " parti de la Renaissance française", c'est-à- dire un parti qui a pour vocation d'incarner l'aspiration au renouveau de la population. 





mardi 10 janvier 2012

Klaus Barbie, ou l'histoire d'une traque

Un documentaire consacré à Klaus Barbie, proposé et présenté par Laurent Delahousse, sur France 2, ce soir à 20h35. 



Aucune garantie évidemment sur la qualité du documentaire. 
Mais, a priori, le sujet même du documentaire mérite que l'on s'y arrête. Il doit permettre de revoir ou de découvrir, en images, certains points qui traversent le programme de Terminale : 
- l'itinéraire des criminels de guerre ( fuite, soutiens rencontrés, difficultés pour obtenir l'extradition...)
- le rôle majeur joué par les époux Klarsfeld dans la traque de ces criminels
- les procès des années 1980-1990 en France.

Photo d'un groupe d'enfants
Les enfants d'Izieu, 1943, avant la déportation
Première page du journal Le Monde avec ce titre : Klaus Barbie est expulsé vers la France. Dessin de Plantu
La Une du Monde, 7 février 1983, 



Dessin de presse, Barbie lors de son procès en 1987

En savoir plus sur Barbie et son procès : 


dimanche 13 février 2011

Auschwitz en héritage (2) : une journée internationale à la mémoire de l'Holocauste


En 2005, l'Assemblée générale de l'ONU a décidé de faire du 27 janvier - date de la libération du camp d'Auschwitz par les troupes soviétiques - une journée internationale à la mémoire de l'Holocauste. La décision peut sembler tardive. Elle représente un point d'orgue à la lente émergence de la mémoire du génocide et à son affirmation depuis les années 1970. Elle prend acte de l'existence de mouvements négationnistes, c'est-à-dire de mouvements qui nient la réalité du génocide, et en particulier d'un de ses instruments : les chambres à gaz. Enfin, elle entend participer à la construction d'une mémoire universelle, dont les Etats seraient des acteurs clés. 

Selon les termes de la résolution 6O/7 adoptée par l'Assemblée Générale de l'ONU le 1er novembre 2005: 

L'Assemblée Générale
(...)



Réaffirmant que l’Holocauste, qui s’est traduit par l’extermination d’un tiers du peuple juif et d’innombrables membres d’autres minorités, demeurera à jamais pour tous les peuples un rappel des dangers de la haine, de l’intolérance, du racisme et des préjugés, 

 1. Décide que les Nations Unies proclameront tous les ans le 27 janvier Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste
 2. Prie instamment les États Membres d’élaborer des programmes éducatifs qui graveront dans l’esprit des générations futures les enseignements de l’Holocauste afin d’aider à prévenir les actes de génocide, et, à ce propos, félicite le Groupe de coopération internationale pour la recherche sur l’Holocauste, l’enseignement des ses réalités et la perpétuation de sa mémoire ; 
 3. Rejette tout déni de l’historicité de l’Holocauste, total ou partiel ( c'est-à-dire le négationnisme)
 4. Félicite les États qui se sont occupés activement de préserver les sites qui ont servis aux  nazis de camp de la mort, de camp de concentration, de camp de travail forcé  ou de prisons pendant l’Holocauste 



5. Condamne sans réserve toutes les manifestations, où qu’elles se produisent,, d’intolérance religieuse, d’incitation à la haine, de harcèlement ou de violence à l’égard de personnes ou de communautés en raison de leur appartenance ethnique ou de leurs croyances religieuses
 6. Prie le Secrétaire général de mettre en place un programme de communication sur le thème « L’Holocauste et les Nations Unies » ainsi que des mesures visant à pousser la société civile à se mobiliser pour perpétuer la mémoire de l’Holocauste et en faire connaître les réalités , afin d’aider à empêcher que ne se reproduisent des actes de génocide, le priant également de lui présenter un rapport sur la mise en place du programme dans les six mois suivant la date d’adoption de la présente résolution et de rendre compte de l’exécution du programme à sa soixante- troisième session. 
A l'heure où les survivants disparaissent, où l'ère des "témoins" s'achève, la question de la transmission de la mémoire devient essentielle. D'où l'appel à la mobilisation des Etats, à celle de la société civile...
Le texte de l'ONU est par ailleurs empreint de la conviction que seule la connaissance du passé - et de ses "enseignements" - peut contribuer à prévenir de nouveaux génocides. 





En 2010, le programme de communication des Nations Unies autour de l'Holocauste propose une campagne Twitter : messages pour Anne Franck.

"Si Anne Frank avait eu la possibilité de recevoir des tweets quand elle se cachait et si elle avait pu communiquer secrètement avec d'autres jeunes dans le monde au sujet de la haine et de la persécution qu'elle et sa famille subissaient :
  1. Quels messages de soutien auriez-vous envoyés à Anne ? 
  2. Qu'auriez-vous dit à Anne sur ce que vous avez retenu de sa vie et de ce qui lui est arrivé ?

    Des élèves de tous âges, dans le monde entier, peuvent participer en postant leur message sur le site twitter du Programme de communication des Nations Unies sur la Shoah. Les tweets peuvent être postés dans toutes les langues officielles des Nations Unies (c'est-à-dire en anglais, arabe, chinois, français, russe ou espagnol). Les messages seront compilés et exposés au Centre Anne Frank aux États-Unis, à New York, et ils seront également visibles en ligne.
Pour en savoir plus :





Source
Site de l'ONU : www.un.org

samedi 12 février 2011

Auschwitz en héritage




  • La Fondation Auschwitz-Birkenau lance la campagne "Agissez maintenant" ( 27 janvier 2011)
Le 27 janvier 2011, à l’occasion du 66ème anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau en 1945, la Fondation Auschwitz- Birkenau a annoncé le lancement de sa campagne « Agissez maintenant ! ». Cette initiative est destinée à inciter les individus, les organisations et les gouvernements du monde entier à donner des fonds pour participer à la préservation du camp d'Auschwitz. 120 millions d'euros sont en effet nécessaires pour répondre à la détérioration qui affecte au fil des ans les bâtiments et les terrains. La Fondation Auschwitz-Birkenau, créée en janvier 2009 par le ministre Wladyslaw Bartoszewski (ancien prisonnier du camp de concentration d’Auschwitz), s'est donné pour mission d'assurer la conservation et la préservation du Mémorial d’Auschwitz-Birkenau pour les générations futures en mettant en place un plan de préservation à long terme.  


Image proposée sur le site Facebook de l'événement. 
La campagne lancée par la Fondation cherche à toucher un public large et utilise de ce fait des moyens nouveaux, particulièrement celui des réseaux sociaux. Une page a été créée sur Facebook (INtervene Now Auschwitz-Birkenau ) proposant des modèles d'oeuvres réalisées par des survivants ou des photos d'Auschwitz, images que le lecteur est invité à copier sur sa page ou à imprimer et envoyer, pour faire connaître sa participation à la campagne. Par ce geste, le membre du réseau s'engage (" I pledge to help preserve the physical evidence of the former Nazi German concentration camp") aux côtés de la Fondation, pour préserver la mémoire du camp. 

  • Des bâtiments "gardiens de la mémoire"
"Une seule chose peut être pire qu'Auschwitz... Si le monde oublie qu'un tel endroit a existé"
Henri Appel, survivant d'Auschwitz
Auschwitz I. photo aérienne.


 « Dans la mesure où de moins en moins de témoins directs sont encore vivants, la préservation du site d’Auschwitz devient l’affaire de tous » a déclaré Piotr M.A. Cywinski, directeur du musée d’état d’Auschwitz-Birkenau. « C’est un endroit qui nous est indispensable à tous et où nous pouvons le mieux appréhender la tragédie d’une Europe plongée dans la guerre et dans la haine mutuelle. Ici également, les générations plus jeunes peuvent mieux comprendre combien nous devons préserver le site pour que l’avenir soit différent ».

Block24.


La disparition progressive des derniers survivants d'Auschwitz, et donc des témoins de l'expérience d'extermination, accentue le rôle de "gardiens de la mémoire" dévolu aux bâtiments. Dès juillet 1947, la Diète polonaise avait voté une loi autorisant la création sur le site d'Auschwitz d'un musée/mémorial. Il s'agissait de préserver le site et les installations du camp, preuve matérielle du crime perpétré par les Nazis dans ce camp de concentration devenu camp d'extermination. Cette création répondait à l'initiative d'anciens détenus polonais, qui, dès la fin de la guerre, avaient cherché à protéger les vestiges des installations et travaillé à l'accueil des milliers de pèlerins à la recherche de traces de leurs proches et/ou désireux de rendre hommage aux victimes. 
Le musée remplit plusieurs fonctions : à côté de la préservation du site et des installations du camp (lieu de mémoire), il est aussi un lieu de collecte des preuves et documents concernant les crimes allemands (musée), investi d'une mission éducative (le musée conserve les documents, a établi une base de données consultable en ligne, aide à la préparation des visites, soutient la recherche etc.)
Le mémorial est donc à la fois un cimetière, un lieu de mémoire, et un institut d'histoire. 


A la demande du gouvernement polonais, il a été inscrit en 1979 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. 






  • L'Allemagne face à sa "responsabilité historique"

En 1999, le musée polonais d’Oświęcim-Brzezinka (appellation polonaise des lieux sur lesquels ont été installés les différents sites du camp) a changé de nom, pour prendre celui de musée d'Etat d'Auschwitz-Birkenau (appellation donnée par les Nazis lors de la construction du camp). Le changement d'appellation pointe le responsable du génocide (l'Allemagne nazie) plus que le lieu où il a été commis (la Pologne). 
Depuis les années 1980, le gouvernement allemand, les Länder, sont associés au financement de l'entreprise de mémoire qu'est le musée/mémorial.  

En 2010, le gouvernement allemand a annoncé officiellement qu'il soutient la Fondation Auschwitz-Birkenau et entend contribuer largement ( 60 millions d'euros sur un total de 120 millions nécessaires) au financement de la préservation du camp. 

Selon les propos tenus par le ministre allemand des affaires étrangères à l'occasion de cet accord, 
« En participant à la Fondation Auschwitz-Birkenau, l’Allemagne assume sa responsabilité historique d’entretenir le souvenir de l’holocauste et de le transmettre aux prochaines générations. Auschwitz-Birkenau est synonyme des crimes du national-socialisme. Le mémorial actuel rappelle ces crimes. C’est pour nous à la fois un devoir et un besoin de soutenir une fondation qui préserve l’avenir de ce site, lieu irremplaçable de souvenir, d’information et d’apprentissage. »

Sources : 
Site Alliance. premier magazine juif sur le net. http://www1.alliancefr.com/la-fondation-auschwitz-birkenau-lance-la-campagne-agissez-maintenant--news0,177,14186.html
Facebook. INtervene Now Auschwitz-Birkenau
Encyclopédie multimédia de la Shoah : http://memorial-wlc.recette.lbn.fr/fr/#
Site du mémorial d'Auschwitz : http://en.auschwitz.org.pl/m/
Site du centre d'information et de documentation sur l'Allemagne (CIDAL) : http://www.cidal.diplo.de/Vertretung/cidal/fr/Startseite.html