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Au fil des questions au programme d'histoire-géographie des classes de lycée. Des commentaires, exercices, rappels, ...

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dimanche 9 octobre 2011

Croissance, vous avez dit croissance?

La croissance désigne l'augmentation durable de la production de biens et de services (PIB). C'est l'indicateur communément utilisé pour évoquer la bonne santé - ou non - des économies. 
Les évolutions récentes sont pour le moins contrastées. De manière schématique, on peut opposer les fortes croissances enregistrées par certaines puissances émergentes, comme l'Inde ou la Chine ( qui se place désormais à la deuxième place mondiale) et les croissances moyennes, voire faibles, qui caractérisent désormais les pays du Nord. 


Comme le montre le graphique ci-dessus, les taux de croissance de la Chine - le dragon - et de l'Inde - le Tigre - sont appelées à se rejoindre, la croissance chinoise se ralentissant (pour éviter la surchauffe) quant celle de l'Inde atteint des valeurs hautes. Pour les années 2010, le constat est celui d'une croissance de l'ordre de 8%. 
Evolution des taux de croissance du PIB des EU et de la zone euro, en %. Source : Alternatives économiques, mai 2008.

Les économies des pays du Nord - Etats Unis, pays de la zone euro (le graphique ne propose par de données relatives au Japon) - ont par contre essuyé de sérieux revers depuis le milieu des années 1980. Les années 2000 sont marquées par des taux de croissance faible, en dessous su seuil des 2%. Les années 2010 ne devraient pas modifier radicalement ces données. 

Taux de croissance 2010
Evolution 2000/2010 en %
Etats-Unis
2,9
0,7
Japon
4
1,6
UE à 27
1,8
2,2



La France ne détonne pas dans cette morosité générale, au vu des données établies comme des prévisions pour 2011:


Ces évolutions divergentes posent la question de la pertinence d'une limite Nord/Sud dans laquelle les économies dont les taux de croissance sont les plus élevés sont au Sud...

Sources :
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/10/06/04016-20111006ARTFIG00711-la-croissance-sauvee-en-2011-mais-menacee-en-2012.php
http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=98&ref_id=CMPTEF08118
Alternatives économiques, n° 269, mai 2008. Graphique : évolution du taux de croissance du PIB des Etats-Unis et de la zone euro, en %

mercredi 18 mai 2011

Le commerce mondial des armes : qui achète? qui vend?


  • Quelques vendeurs tiennent un marché lucratif
Les principaux exportateurs d'armes sont les Etats-Unis (30%), la Russie (23%), l'Allemagne (11%), la France (7%) et la Grande-Bretagne (4%), selon l'Institut de recherche pour la Paix de Stockholm (SIPRI). 
Etats-Unis et Russie, les héritiers du monde bipolaire de la Guerre froide, fournissent donc à eux seuls la moitié des armes conventionnelles vendues dans le monde. 
Le rôle des Etats-Unis, s'il reste majeur, est néanmoins en net retrait, comme le montre ce graphique représentant l'évolution des exportations d'armes par les Etats-Unis depuis 1960. Les Etats-Unis représentaient en effet 62% des ventes d'armes en 1960, contre 31% aujourd'hui. 
Exportations d'armes des Etats-Unis, 1960-2008, source : Perspective Monde


Définition  Il s'agit ici des transferts d'armements militaires sous différentes formes (vente, aide, cadeaux), ainsi que ceux effectués avec des licences manufacturières. Cette statistique regroupe des armes conventionnelles majeures telles que les avions, les véhicules blindés, l'artillerie, les systèmes de radar, etc. La somme totale est évaluée en dollars américains de 1990.


Le poids de la Russie est lui aussi en léger recul. Il est passé de 31% pour les années 2001-2005 à 23% aujourd'hui. La Russie effectue ses livraisons d'armes à destination de la Chine (43% de ses ventes dans les années 2001-2005), de l'Inde (25%), mais aussi de zones fortement instables et/ou conflictuelles (Soudan, Ethiopie, Irak, Iran...).

Olivier Munoz, le commerce des armes dans le monde
Le cercle des exportateurs tend à s'élargir, comme le montre cette carte de l'évolution des exportations des 25 premiers vendeurs d'armes dans le monde. Globalement, les pays exportateurs d'armes appartiennent aux pays du Nord ou aux puissances émergentes. 

  • Les pays asiatiques, de gros acheteurs : un signe de la montée en puissance de l'aire de puissance asiatique?


Pour la période 2006-2010, les pays asiatiques sont leaders du classement de SIPRI: l'Inde arrive en première position pour les livraisons d'armes (9% des livraisons mondiales), la Chine est deuxième (6%), devant la Corée du Sud, le Pakistan.
La Chine dominait le classement précédent pour 2005-2009 où elle représentait 9% des importations globales d'armes. 
En 2004, les dépenses d'armement avaient représenté près de 12 milliards de $ pour la Chine, 9 milliards pour l'Inde. 
Les régions principales importatrices d'armes sont l'Asie et l'Océanie (43% des importations globales). Viennent ensuite l'Europe (21%), le Proche-Orient (17%), l'Amérique (12%) et l'Afrique (7%).
  • L'Inde, premier importateur mondial
Inde, parade militaire. 
L'Inde se trouve donc en tête du classement des plus gros importateurs d'armes conventionnelles et de matériels de guerre pour 2006-2010. 
Selon le SIPRI, les importations d'armes indiennes ont constitué 9% des livraisons mondiales d'armements entre 2006 et 2010. La Russie est le plus grand exportateur d'armes vers l'Inde (82% des importations indiennes), précisent les experts de SIPRI.
La croissance des importations d'armes conventionnelles indiennes est dictée par plusieurs facteurs dont "la concurrence avec le Pakistan et la Chine et les problèmes de la sécurité intérieure", a déclaré un expert de SIPRI, Siemon Wezeman.
Sources : 
http://fr.rian.ru/world/20110314/188858216.html
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend/USA/fr/MS.MIL.XPRT.KD.html
http://geo-phile.net/spip.php?article148
Site du centre d'études stratégiques et aérospatiales :http://www.cesa.air.defense.gouv.fr/IMG/pdf/Les_ventes_d_armes_conventionnelles.pdf

jeudi 3 mars 2011

La Révolution verte, un bilan contrasté

  • La Révolution verte, une révolution agricole dans les pays du Tiers Monde
La Révolution verte est une révolution qui a permis le développement agricole de pays en voie de développement par l'intensification de leur agriculture. 
L'intensification recouvre l'ensemble des techniques permettant d'augmenter les quantités produites sans étendre les superficies cultivées : utilisation de semences améliorées, d'engrais, de produits phytosanitaires, recours à l'irrigation. 
La Révolution verte repose donc sur l'introduction de variétés à haut rendement (VHR), mises au point par le chercheur agronome américain Norman Borlaug,  dans la zone intertropicale : amorcée dès 1951 au Mexique, elle se répand ensuite en Asie du Sud, notamment en Inde et au Pakistan dans les années 1960.
  • Exercice : Une révolution supposant des moyens spécifiques, aux effets inégaux
L'exercice proposé consiste à mettre en évidence les moyens et les conséquences de cette révolution, en utilisant un texte datant de 1995 ( bilan de la Révolution verte en Inde, alors largement dressé), en réalisant un organigramme. 
Pour vous aider à réaliser l’organigramme, souligner les mots et expressions illustrant les moyens techniques, les conséquences de la Révolution Verte, ses résultats à long terme. Votre organigramme doit montrer quels moyens techniques ( amont) sont mis en œuvre dans la Révolution Verte( cœur de l’organigramme), quelles sont les conséquences de cette dernière (aval), et les résultats à long terme (aval).

« Le mouvement de la « Révolution verte » en Inde s’est fait en deux temps. Tout d’abord, dans les années qui ont suivi l’indépendance, l’amélioration des ressources alimentaires a été recherchée dans l’extension des surfaces défrichées et des périmètres irrigués. Les canaux de dérivation qui utilisent l’eau des fleuves se multiplient, des centaines de milliers de puits sont creusés. (…). Ces progrès de l’irrigation sensibles dès les années cinquante vont constituer le socle de la « Révolution verte » proprement dite. À partir de 1960, un organisme d’Etat,   l’Intensive Agricultural District Programme est chargé de réaliser la modernisation de l’agriculture indienne. Il dispose à partir de 1965 de semences à haut rendement de blé mexicain et de riz philippin, et commence à voir les premiers résultats de son action à partir du début des années 70. Les premiers résultats sont mitigés : les nouvelles espèces sont fragiles, elles s’adaptent parfois mal, et nécessitent beaucoup d’engrais. Les coûts de production par tonne augmentent. L’endettement des paysans s’accroît. La « Révolution verte » favorise les exploitations les plus vastes et les mieux placées par rapport aux réseaux d’irrigation. Ce sont donc surtout les exploitants les plus instruits et les plus fortunés qui en tirent parti. On l’accuse donc d’aggraver les inégalités sociales, de précipiter la concentration des terres et l’exode rural.
À mesure que le mouvement progresse, le bilan, très critique dans les premières années, se nuance. La production de grains double 20 ans, passant de 78 millions de tonnes au milieu des années 60 à plus de 150 millions en 1985. L’Inde, contre toute attente, atteint l’autosuffisance alimentaire et se permet d’exporter une petite partie de sa production. »
F. DEBIE, Géographie Humaine, A.COLIN, 1995.
La Révolution verte, 30 ans après son lancement : un bilan contrasté 
  • Une Révolution verte à refaire?  
C'est ce que laisse entendre le retour des difficultés agricoles en Inde au début des années 2000. Après avoir permis l'autosuffisance alimentaire, la Révolution verte montre ses limites. L'insécurité alimentaire est de retour en Inde depuis 2009. 
La Révolution verte a accru les inégalités sociales entre paysans. Elle est en outre à l'origine de graves problèmes écologiques, et en particulier l'épuisement des sols, leur pollution, la surexploitation des ressources en eau. 
L'express, 20 décembre 2004
"Quarante ans après le lancement de la Révolution agraire, la colère gronde parmi les paysans, chez qui les suicides atteignent des taux records. Pour quelques gagnants, beaucoup paient au prix fort la course aux rendements et le recours massif aux OGM"