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Au fil des questions au programme d'histoire-géographie des classes de lycée. Des commentaires, exercices, rappels, ...

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lundi 15 avril 2013

Des schémas, encore des schémas (1) : L'espace caraïbe en schémas (1)

Parce que les schémas sont les bienvenus dans les compositions de géographie - et même dans celles d'histoire - , voici quelques schémas permettant d'illustrer une composition relative à l'espace caraïbe.


Source : manuel Magnard
Ce premier schéma met en évidence deux idées majeures : la mer des caraïbes est une interface américaine, qui met en contact deux mondes au développement très différent, de part et d'autre de la limite Nord/Sud. C'est ce que traduit l'IDH, élevé au Nord - aux Etats-Unis (dans les états de Floride, Nouvelle Orléans, Texas ), moindre au Sud - même si le Sud est marqué par une disparité de situations, les puissances émergentes ( Mexique, Venezuela) mais aussi les petites Antilles ( parmi lesquelles figurent les régions ultra-périphériques que sont la Martinique et la Guadeloupe), et enfin Cuba, se signalant par un IDH élevé, voire très élevé.
La deuxième idée illustrée par ce schéma est celle de ressources inégalement réparties : les ressources en pétrole expliquent, pour partie, la situation du Mexique et du Venezuela. Parmi les ressources majeures des îles des Caraïbes, figure aussi en bonne place le tourisme, de même que l'attraction que représentent les paradis fiscaux. Ces deux dernières ressources montrent que le bassin caraïbe est aussi une interface mondiale.


Source : manuel Magnard


Ce deuxième schéma permet d'illustrer une partie consacrée aux flux ( l'espace caraïbe : un espace traversé par des flux). L'idée défendue ici est évidemment celle d'un rapport inégal, puisque deux types de flux se croisent : des flux Nord/Sud qui sont des flux d'IDE et d'aides - émanant soit des Etats-Unis, soit de l'Union européenne pour les petites Antilles - ; des flux Sud/Nord, qui sont des flux de migrants - traduction du déséquilibre de richesses - , ou des flux de drogue, - traduction de la demande émanant des pays riches du Nord. 
Cette vision est évidemment un peu caricaturale, puisqu'elle ne montre pas les flux Sud/Nord de produits manufacturés ( liés aux multiples délocalisations ). Elle a pour but de mettre en évidence le lien entre déséquilibre économique et flux, donc d'illustrer l'inégale insertion des espaces dans la mondialisation. 



Source : manuel Magnard
Un schéma qui illustre l'idée de "Méditerranée américaine", soit d'espace dominé par les Etats-Unis. 
L'influence américaine se traduit d'abord par les organisations économiques qui sont liées aux Etats-Unis : initiée par eux ( l'ALENA), ou associés ( Marché Commun centre-américain ou CAFTA : Central America Free Trade Agreement). 
Le schéma montre par ailleurs que l'influence américaine s'étend sur tout le bassin des caraïbes. Il faudrait illustrer ce propos en mentionnant les diverses formes de l'influence américaine : territoire sous tutelle ( Porto Rico), bases militaires ( Guantanamo à Cuba, mais aussi au Honduras), interventions militaires ... L'embargo auquel est soumis Cuba depuis 1962 est mentionné de manière spécifique. 
Bien que rétrocédé au Panama, le canal de Panama est toujours un élément de la puissance des Etats-Unis, qui le considèrent comme une voie d'eau intérieure, les bateaux battant pavillon américain ayant priorité sur les autres. 
Par rapport à celle des Etats-Unis, l'influence que l'Union européenne exerce par l'intermédiaire des Petites Antilles fait piètre figure. 

Source des schémas : 
manuel Magnard, 2012. 

mardi 9 avril 2013

Organisation et dynamiques territoriales aux Etats Unis


Croquis proposé dans le manuel Magnard 2012

Un croquis classique qui a le mérite de mettre en évidence les grandes divisions du territoire des Etats-Unis, et fait l'effort de mentionner un nouvel espace au programme : l'espace caribéen. 
Pour autant, un croquis qui privilégie l'organisation - ce qui est - aux dépens des dynamiques. Si l'on repère quelles régions sont les plus dynamiques, peu de facteurs explicatifs à ces dynamiques sont mentionnés. 

mardi 7 février 2012

Liberté à l'américaine, une affiche anti-américaine

Une affiche soviétique de 1949


L'affiche "Liberté à l'américaine" a été dessinée par Efim Dolgorouki en 1949. Etats-Unis et URSS sont alors opposés dans le cadre de la Guerre froide, qui a débuté en 1947, avec l'exposé des différences doctrinales entre modèle américain et soviétique ( respectivement en mars 1947, doctrine Truman, et septembre 1947, doctrine Jdanov). En 1949, les blocs sont en voie de constitution, comme le montre l'achèvement de la première crise de Berlin qui donne naissance à deux états allemands, RFA (bloc occidental) et RDA ( bloc soviétique). La Guerre froide emprunte toutes les voies du conflit - à l'exception du conflit armé direct. Parmi ces voies, l'affrontement idéologique est majeur, et, dans ce contexte, l'affrontement prend la voie d'une guerre des images. Adressée aux soviétiques - que la propagande occidentale tente de toucher par le biais des médias ( Voice of America, la radio américaine,  émet en russe dès février 1947) - , l'affiche "Liberté à l'américaine" a pour objectif de dénoncer les fondements du modèle américain. 

Une dénonciation du modèle américain

Le principe est simple : les caractéristiques du modèle américain sont reprises et parodiées. Le modèle américain se targue d'être un modèle politique fondé sur la garantie des libertés individuelles. C'est ce que rappelle le discours du président Truman de mars 1947, qui fait de la liberté la ligne de partage entre les deux modèles opposés, soviétique et américain : 
"Au moment présent de l'histoire du monde, presque toutes les nations se trouvent placées devant le choix entre deux modes de vie. Et trop souvent, ce choix n’est pas un libre choix.
L'un de ces modes de vie est fondé sur la volonté de la majorité. Ses principaux caractères sont des institutions libres, des gouvernements représentatifs, des élections libres, des garanties données à la liberté individuelle, à la liberté de parole et du culte et à l'absence de toute oppression politique".
Il n'est donc pas étonnant que la liberté soit mise au coeur de la dénonciation du modèle américain par l'affiche d'Efim Dolgorouki. Elle occupe une position centrale avec la statue de la Liberté et est déclinée dans les quatre vignettes de côté, qui représentent la liberté de la presse, la liberté d'opinion, la liberté de l'individu et la liberté de manifestation. Notons que le dessinateur ne s'est pas attaqué à l'une des libertés individuelles majeures : la liberté de culte, et que la liberté de manifestation tient davantage des libertés collectives que des libertés individuelles. 
Grossièrement, la vignette propose une contre-image du principe énoncé, dévoilant la réalité sous le discours. Les journaux qui émanent tous d'une même source - gouvernementale ? ( le personnage ressemble étrangement à Truman) - signalent que la presse est contrôlée. De la même manière, l'opinion est sous surveillance : derrière le lecteur apparaît un univers carcéral. Les manifestants ont face à eux des unités policières répressives. Enfin, l'individu n'est pas même libre de circuler puisque les noirs sont victimes de la ségrégation ( ici, est représentée une scène de lynchage par des hommes du Ku Klux Klan). Au centre, la statue de la Liberté est muselée.
Le propos de l'affiche vise donc à mettre en évidence l'absence de libertés dans une démocratie libérale. Cette absence de liberté est clairement associée au pouvoir de l'argent : c'est l'ombre de Wall street qui "éclaire" la scène, le dollar est omniprésent sur l'affiche ( sur le cadenas, le véhicule des forces de l'ordre, le texte du lecteur, et on peut supposer que le personnage qui donne le ton en terme de presse est assis sur un sac de billets). 
Que doivent retenir les soviétiques ?  Que le modèle américain est un modèle en trompe-l'oeil, dans lequel les libertés sont bafouées, dans lequel l'égalité n'existe pas (la minorité noire est là pour en témoigner). C'est donc un régime autoritaire, répressif et ,qui plus est, raciste. 

lundi 2 janvier 2012

Etats-Unis, croquis & schémas

Quelques exercices proposés en DS. 
Rappel : un schéma est toujours bienvenu pour illustrer le propos d'une composition...





samedi 17 décembre 2011

La Silicon Valley

Au sud de San Francisco, la Silicon Valley - vallée du silicium - est l'un des espaces de la haute technologie parmi les plus connus au monde. 

En terme de chiffres, la Silicon Valley, ce sont plus de 6 000 entreprises, un PIB équivalent à celui du Chili, une population de plus de 2 millions d'habitants. 

En terme de superficie, l'espace est relativement restreint : une quinzaine de kilomètres de large sur quelques cinquante kilomètres de long. Au fond de la baie de San Francisco, depuis Palo Alto, la Silicon Valley forme une grande boucle, structurée le long des axes routiers et autoroutiers à destination de Los Angeles. 

C'est en 1971 qu'un journaliste - Don Hoefler - a, le premier, utilisé l'expression désormais consacrée de "Silicon Valley" pour désigner cette concentration d'entreprises de haute technologie née dans l'entre-deux guerres. Jusque là, l'activité de cet espace était encore limitée et peu connue et les expressions utilisées pour le désigner étaient : "Palo Alto" ( nom de la première ville qui amorce la boucle), "l'industrie électronique de la côte ouest", ou encore "Santa Clara County". Aujourd'hui, l'expression est mondialement connue et la Silicon Valley n'est que le plus ancien de tous les parcs technologiques du territoire américain. 
Magnard, édition 2008, p. 109
La renommée de la Silicon Valley repose pour partie sur celle de l'une des entreprises qui ont fait sa fortune, Apple. 
Mais de très nombreuses autres entreprises sont installées sur le site : Yahoo, Intel, Adobe, Microsoft, Hewlett Packard... 
Surtout, trois très grandes universités participent à la ruche intellectuelle que forme la vallée : Stanford - université qui a formé les deux ingénieurs fondateurs de Hewlett-Packard : William Hewlett et David Packard ( promotion 1934) - Oakland, mais aussi Berkeley, plus au Nord. 


La connaissance de cet espace peut servir la démonstration dans une copie relative à l'organisation de l'espace américain ( un exemple de pôle technologique installé dans les régions motrices de la sun belt), dans une copie portant sur la puissance américaine ( la Silicon Valley est un bon exemple de centre d'impulsion à l'échelle régionale, nationale et mondiale, et, par ailleurs, permet d'évoquer le rôle de la libre-entreprise comme celui de l'association entre recherche et industries aux Etats-Unis), mais aussi dans une copie interrogeant la mondialisation.


Un schéma de cet espace mythique est donc le bienvenu dans une composition. Voici celui proposé par le manuel Magnard, simple, et facile à mémoriser : 


vendredi 9 décembre 2011

Etats-Unis : dette, désengagement, déclin?

Des économies-monde en évolution : après l'économie-monde britannique, l'économie-monde américaine, ... l'économie-monde chinoise?
(Source Arvind Subramanian, économiste, universitaire aux Etats-Unis, ancien haut fonctionnaire au GATT)
Les Etats-Unis vivent, depuis longtemps, à crédit. La nouveauté est que ce crédit semble désormais menacé. Depuis l'été 2011, l'une des agences de notation  - Standard & Poors - a fait perdre aux Etats-Unis le AAA, note de la dette qui autorise un emprunt à des taux avantageux. Cet abaissement livre les Etats-Unis à la critique de leur principal concurrent ET créancier : la Chine. Pékin donne des leçons à Washington : c'est le titre sous lequel un article a pu commenter la réaction chinoise à l'annonce de la perte du AAA. 

"Le commentaire est sévère, le ton peu diplomatique. La Chine a demandé samedi aux Etats-Unis de cesser de vivre au-dessus de ses moyens, au lendemain de l'abaissement de la note de la dette américaine.  "Le gouvernement américain doit se résigner à un état de fait douloureux : le bon vieux temps où il n'avait qu'à emprunter pour se tirer du pétrin qu'il avait lui-même créé est terminé", écrit l'agence de presse officielle du gouvernement Chine Nouvelle. "Les jours où l'oncle Sam, croulant sous les dettes, pouvait facilement dilapider des quantités infinies d'emprunts de l'étranger semblent comptés", prévient encore le gouvernement chinois.   

Pékin, de loin le plus grand créancier des Etats-Unis, estime que l’agence de notation Standar & Poors n'a fait que confirmer une "horrible vérité". La Chine "a désormais tous les droits d'exiger des Etats-Unis qu'ils s'attaquent à leur problème structurel de dette", a souligné l'agence, qui suggère ainsi à Washington de réduire ses dépenses militaires et sociales. Et de rappeler que l'agence chinoise de notation Dagong avait déjà abaissé mercredi la note de la dette américaine".
(Source : http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Dette-americaine-la-Chine-demande-aux-Etats-Unis-de-cesser-de-vivre-au-dessus-de-ses-moyens-369093/ )
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Dette des Etats-Unis, graphique du Washington Post, mai 2011


La dette totale des Etats-Unis avoisine 15 000 milliards de $, soit l'équivalent du PNB américain. Ce montant global comprend une dette auprès du gouvernement, auprès des ménages, auprès des pays étrangers ( foreign debt). Cette dernière, d'un montant d'environ 4 500 milliards de $, est largement aux mains de créanciers asiatiques, et particulièrement chinois. 
http://www.washingtonpost.com/wp-srv/special/business/foreign-held-us-debt/

Voilà qui permet de comprendre le changement de ton dans les relations entre Pékin et Washington. Le désengagement américain en Irak - effectif à la fin 2011 - peut ainsi être analysé sinon comme la marque d'un déclin américain, du moins comme le signe d'une incapacité à payer le prix d'un engagement planétaire. Selon Michael Morvan, le grand gagnant de la guerre en Irak serait ainsi... la Chine! 

"C'est la Chine qui a gagné la guerre en Irak
Tant la crédibilité financière que diplomatique des Etats-Unis s'en est retrouvée affaiblie au profit de la Chine, passée de puissance régionale à superpuissance"
(...) 
"Alors, maintenant que les troupes sont de retour, qui a gagné ? La question peut sembler naïve mais, soyez-en certain, beaucoup de gens vont exiger une réponse.(...)Il est probable qu’aucun pays n’a autant bénéficié sur le long terme du bourbier irakien que la Chine. En cinq ans, la Chine est passée du statut de puissance régionale émergente, en quête de joint-ventures américaines et d’un parrainage des Etats-Unis pour son entrée dans l’OMC, à celui d’une superpuissance en devenir à l’influence, financière et autre, incontournable. Politiquement, au sens large, la Chine s’affiche de façon agressive comme une véritable alternative au modèle libéral démocratique de marché supposément vainqueur de la guerre froide. Son mélange de diplomatie cynique et de capitalisme de carnet de chèque remporte les suffrages de pays comme la Russie, le Venezuela, la Serbie et beaucoup de pays islamiques qui, eux aussi, ont adopté certains aspects du capitalisme, mais rejettent la pagaille associée aux libertés politiques prônées par l’Occident.
Aujourd’hui, j’en suis totalement convaincu. Du point de vue de Pékin, quel meilleur service pouvait lui rendre l’Amérique que d’attaquer l’Irak au nom d’accusations qui se sont révélées fausses par la suite? Pour parachever le tout, c’est la crédibilité des prétentions américaines à emmener l’économie mondiale qui en a pris un sacré coup quand ses banques ont provoqué la pire crise économique depuis la grande dépression. Pour combler le gouffre budgétaire engendré par ces deux événements dévastateurs, George W. «Louis XIV» Bush a dû engager des milliards et des milliards de dollars, mettant le principal concurrent de la Chine pour le pouvoir en Asie, et dans la course vitale au leadership idéologique à l’échelon mondial, au bord de la faillite".
(Source : Michael Moran, Slate.fr, 23/11/2011. Michael Moran, journaliste, est l'auteur d'un ouvrage : The Reckoning : Debt, Democraty, and the Future of American Power, à paraître en avril 2012 aux Etats-Unis. Il est l'auteur d'un blog du même nom - The Reckoning - sur Slate.fr) 


Pour lire la totalité de l'article ( qui traite aussi du vainqueur apparent, l'Iran, et du grand perdant, les Etats-Unis) :
http://www.slate.fr/story/46589/vainqueur-guerre-irak-iran-chine-obama-geopolitique-argent

Un point de vue diamétralement opposé ( "Le déclin américain est une idée fausse" ) ici :

p://www.pearltrees.com/#/N-fa=663463&N-play=1&N-u=1_57439&N-p=24642508&N-s=1_2559720&N-f=1_2559720

lundi 7 novembre 2011

La guerre à l'aube du XXIe siècle

Dessin de Pessin, septembre 2011
Comme souvent, le dessin de presse pointe avec acuité un phénomène complexe, ici, la nature mouvante de la guerre.  La guerre "n'est plus ce qu'elle était" semblent se désoler ces soldats représentés comme des fantassins d'un autre âge, de pauvres hères qui rentrent au pays sans que le conflit ( quel conflit, d'ailleurs?) dans lequel ils étaient engagés soit terminé. Le dessin de Pessin s'inscrit dans le contexte des guerres du début de siècle : Afghanistan d'abord, Irak ensuite, et du désengagement américain de ces territoires ( retrait des troupes américaines en Irak achevé fin 2011; retrait des troupes américaines du territoire afghan amorcé à l'été 2011, progressif jusqu'en 2014 et à la passation de relais aux forces de sécurité afghanes). Il formule un premier constat, celui de l'incapacité à déterminer désormais le "sort des armes". Qui est vainqueur? Qui est vaincu? Et, s'il n'y a ni vainqueur, ni vaincu, quand se termine une guerre? Comment concevoir la démobilisation alors que le conflit n'est pas tranché? La question de l'issue du conflit ( victoire, défaite) pose celle de son objectif : si la guerre peut n'être ni gagnée ni perdue, quel est son objectif? Comment la justifier auprès des populations? 
Ce sont des soldats qui parlent dans ce dessin. Certes, des soldats dont l'habit a peu à voir avec l'uniforme (on peut songer à des mercenaires, à des soldats en déroute, voire à des soldats démobilisés qui donc ont quitté l'uniforme). Mais des soldats qui font référence à leur "métier", celui des armes. Et l'incapacité à les identifier de manière immédiate renvoie à leur propre impuissance. Même les soldats ne savent plus qui ils sont. Parce que le combat n'a plus d'objectif clair et tranché? Sans doute. Mais aussi peut-être parce que l'ennemi, et c'est l'une des caractéristiques des nouveaux conflits, est de moins en moins identifiable. 
Cette réflexion est au coeur du nouveau programme de première,  qui fait de la guerre au 20e siècle l'un de ses thèmes majeurs, et invite à s'interroger sur les nouvelles conflictualités, et, en particulier, les conflits asymétriques ( conflit opposant une armée régulière à une force de nature différente ), comme le conflit afghan ou irakien. 

dimanche 23 octobre 2011

Regard critique sur l'Amérique des années 1930


Margaret Bourke-White, At the time of the Louisville Flood, 1937

Cette photo a été prise en 1937, lors des inondations de Louisville (Etats-Unis), par l'une des photographes les plus connues de l'époque : Margaret Bourke-White. 

Durant les années 1930, cette photographe reconnue ( elle a travaillé pour le magazine Fortune, puis a été embauchée par le tout nouveau Life) est sollicitée par la Farm security Administration (un organisme dépendant créé dans le cadre du new Deal)  pour prendre des photos des individus frappés par la Grande dépression. Les clichés pris alors - galerie de visages, d'individus au travail, sur les routes... - témoignent du drame vécu par les américains. 


La photo "At the time of the Louisville Flood" est plus tardive et a peu à voir avec le contexte du New Deal auquel elle est parfois associée. Nous sommes en 1937 et la ville de Louisville est frappée par des inondations de l'Ohio. Plus de 70% de la ville est alors inondée. La photographie représente des files d'individus qui se rendent auprès de la Croix Rouge pour chercher secours. 
Le contraste entre cette file continue - dans laquelle dominent les figures noires - et le panneau publicitaire situé au-dessus donne toute sa force à cette photo. Le message du panneau est simple, mais en parfait décalage avec la marée des démunis : "La plus grande qualité de vie au monde- Rien n'égale la "façon de faire" américaine"... Sur l'affiche, les élus du mode de vie américain : une famille blanche, parents et enfants souriants, dans une automobile rutilante. Les regards convergent vers l'avant, vers un avenir radieux. Le fait que le panneau publicitaire soit masqué pour partie par la file humaine - qui l'ignore - donne le sentiment que les deux dynamiques sont en opposition. 
La photographie remplit son rôle ( témoigner d'une situation vécue par les habitants de Louisville ) et le dépasse, puisqu'elle autorise une lecture critique de la société américaine. 


Margaret Bourke-White (1904-1971) est l’un des photographes américains les plus connus. D’abord photographe à Cleveland dans le milieu industriel, elle travaille pour Fortune dès la fin des années 1920. Elle est la première photographe occidentale à partir dans l’ URSS stalinienne (1930), l’une des premières femmes correspondants de guerre pendant la Seconde guerre mondiale, l’un des premiers photographes à pénétrer dans les camps de concentration en 1945 lors de leur libération. Les photographies qu’elle a prises en Inde après-guerre, particulièrement celles de Gandhi, contribuent aussi à sa notoriété. 


Sources : 
Women in History. Margaret Bourke-White biography. Last Updated: 10/23/2011. Lakewood Public Library. Date accessed 10/23/2011 . <http://www.lkwdpl.org/wihohio/bour-mar.htm>.
http://saintsulpice.unblog.fr/2009/02/20/margaret-bourke-white/

vendredi 21 octobre 2011

Regard critique sur l'Amérique des années 1920


« Notre Citoyen idéal, je me le représente avant  tout plus affairé qu’un chien de chasse (…) mettant toute son ardeur à son magasin, sa profession ou son art. Le soir, il allume un bon cigare, monte dans le petit omnibus, ou peut-être maudit son carburateur, et rentre vite chez lui. Il tond sa pelouse ou s’occupe de quelque travail pratique, puis se prépare pour le dîner. Après, il raconte son histoire à ses petits, emmène sa famille au cinéma, ou joue quelques parties de bridge, ou lit le journal du soir et, s’il a des goûts littéraires, un ou deux chapitres d’un bon roman de l’Ouest, bien mouvementé (…) Enfin, il va joyeusement se mettre au lit, la conscience pure, ayant, pour sa petite part, contribué à la prospérité de la ville, et augmenté son compte en banque"
 
Sinclair LEWIS, Babbitt, 1970 (1ère édition, 1922) http://www.americanliterature.com/SinclairLewis/Babbitt/Babbitt.html

Aux Etats-Unis, les années 1920 sont des années d'effervescence. L'économie de la première puissance mondiale bat son plein, les industries tournent à plein régime, surtout le secteur tertiaire se développe, imposant le modèle social du col blanc. Cet américain moyen est celui qui incarne la réussite américaine et celui auquel le mythe américain (celui d'une réussite possible pour tous ceux qui en font l'effort) renvoie. Il est aussi celui qui profite de l'american way of life (une résidence éloignée du centre ville, une épouse comblée par le confort électroménager, une automobile puissante...).
C'est cet américain moyen que Lewis Sinclair écorne dans son roman Babbitt, paru en 1922. Georges F. Babbitt est un col blanc, un employé modèle, un agent immobilier prospère... Avec lui, c'est toute l'Amérique des années 1920, obsédée par la spéculation immobilière et l'acquisition de biens de consommation, qui est dépeinte. De manière réaliste - Sinclair est le chef de file de l'école réaliste aux Etats-Unis - , et critique : le personnage du roman est conscient de ses limites, du conformisme réducteur de sa vie, il cherche à sortir de cette vacuité ... en vain!
Dans le discours qu'il prononce en 1930 lors de la remise du Prix Nobel de Littérature ( il est alors le premier romancier américain à être distingué par ce prix), Sinclair Lewis remercie l'académie d'avoir honoré un écrivain réaliste, alors que, selon lui, les Etats-Unis entretiennent, par le biais de la littérature, une image figée des Etats-Unis, faite de stéréotypes et destinée seulement à pérenniser l'image d'Epinal d'une Amérique bucolique, pure et juste... 

vendredi 14 octobre 2011

Les Etats-Unis : une hyperpuissance qui vit à crédit


L'endettement des Etats-Unis n'est pas un phénomène nouveau. Mais la dette américaine dépasse désormais le seuil des 10 000 milliards de $, suscitant le doute sur la capacité des Etats-Unis à faire face à leurs engagements. Comme le montre le graphique, après être restée modérée pendant la période des Trente glorieuses, la dette a commencé à croître dans les années 1980 : elle est multipliée par 6 entre 1980 et 2000, et semble depuis cette date épouser une courbe exponentielle.

Dessin de Glez, 2 août 2011, Courrier international
En août 2011, la Chambre des représentants puis le Sénat américains ont adopté un accord sur le relèvement du plafond de la dette américaine, jusque là  fixé à 14 300 milliards de $. Ce relèvement du plafond, qui écarte temporairement le risque de voir la première puissance mondiale se déclarer en cessation de paiement, s'accompagne de mesures destinées à réduire le déficit américain ( de 2 400 milliards de $ en 10 ans). 
us president barack obama spending money for debt policy sp



Objet de débats nourris aux Etats-Unis (comme en témoigne le dessin de presse ci-dessus mettant en scène l'âne républicain et l'éléphant démocrate, en observateurs de la politique d'Obama), la dette américaine continue d'inquiéter. L'absence de solution sur le long terme - le relèvement du plafond de la dette est une solution à très court terme, déjà employée à plusieurs reprises - a des conséquences à plusieurs niveaux. A l'échelle américaine d'abord : les Etats-Unis risquent de perdre totalement la confiance des marchés, or ce sont eux qui autorisent l'endettement américain. De plus, l'endettement des Etats-Unis les place en situation de dépendance à l'égard de leurs créanciers (comme la Chine). En outre, les Etats-Unis sont comme toutes les autres puissances soumis à la notation d'agences (Moody, Fitch, Standard & Poor) : une baisse de leur note signifie une difficulté accrue à emprunter, donc un relèvement du taux de crédit, donc des difficultés pour l'économie américaine... Enfin, comment concilier relance de l'économie américaine et nécessité de réduire les déficits? La question est posée avec acuité. Dans une économie mondialisée, la question de la bonne santé de l'économie américaine dépasse largement les frontières nationales. A l'échelle mondiale, la faillite des Etats-Unis - le premier importateur mondial - aurait des conséquences que ses partenaires préfèrent ne pas envisager...

Sources : 
http://juanquevauvillers.blogspot.com/2011/04/la-dette-americaine-le-doute-sinstalle.html
Courrier International, 2 août 2011, dessin de Glez
http://www.objectifeco.com/economie/economie-politique/article/olivier-crottaz-qui-detient-la-dette-americaine
http://etudactualite.over-blog.com/article-qui-detient-la-dette-americaine-80179532.html

dimanche 9 octobre 2011

Croissance, vous avez dit croissance?

La croissance désigne l'augmentation durable de la production de biens et de services (PIB). C'est l'indicateur communément utilisé pour évoquer la bonne santé - ou non - des économies. 
Les évolutions récentes sont pour le moins contrastées. De manière schématique, on peut opposer les fortes croissances enregistrées par certaines puissances émergentes, comme l'Inde ou la Chine ( qui se place désormais à la deuxième place mondiale) et les croissances moyennes, voire faibles, qui caractérisent désormais les pays du Nord. 


Comme le montre le graphique ci-dessus, les taux de croissance de la Chine - le dragon - et de l'Inde - le Tigre - sont appelées à se rejoindre, la croissance chinoise se ralentissant (pour éviter la surchauffe) quant celle de l'Inde atteint des valeurs hautes. Pour les années 2010, le constat est celui d'une croissance de l'ordre de 8%. 
Evolution des taux de croissance du PIB des EU et de la zone euro, en %. Source : Alternatives économiques, mai 2008.

Les économies des pays du Nord - Etats Unis, pays de la zone euro (le graphique ne propose par de données relatives au Japon) - ont par contre essuyé de sérieux revers depuis le milieu des années 1980. Les années 2000 sont marquées par des taux de croissance faible, en dessous su seuil des 2%. Les années 2010 ne devraient pas modifier radicalement ces données. 

Taux de croissance 2010
Evolution 2000/2010 en %
Etats-Unis
2,9
0,7
Japon
4
1,6
UE à 27
1,8
2,2



La France ne détonne pas dans cette morosité générale, au vu des données établies comme des prévisions pour 2011:


Ces évolutions divergentes posent la question de la pertinence d'une limite Nord/Sud dans laquelle les économies dont les taux de croissance sont les plus élevés sont au Sud...

Sources :
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/10/06/04016-20111006ARTFIG00711-la-croissance-sauvee-en-2011-mais-menacee-en-2012.php
http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=98&ref_id=CMPTEF08118
Alternatives économiques, n° 269, mai 2008. Graphique : évolution du taux de croissance du PIB des Etats-Unis et de la zone euro, en %

mercredi 24 août 2011

Le classement des universités, miroir de la suprématie américaine

Le classement 2011 des universités, proposé depuis 2003 par l'Academic Ranking of World Universities - plus connu sous le nom de classement de Shangaï ( parce qu'il est établi par des chercheurs de l'université Jiao-Tong de Shangaï) -, est sorti. Peu de surprise : cette année encore, les universités américaines tiennent le haut du pavé. 

  • Les universités américaines, symbole de la puissance d'attraction des Etats-Unis
Université de Harvard
17 des vingt premières universités mondiales sont en effet américaines, 8 parmi le Top ten. La n°1 mondiale demeure Harvard. Le classement des universités reflète par ailleurs la géographie de la puissance américaine : parmi les universités distinguées se trouvent celles de la côte nord-est, communément appelées universités de la Ivy League ( référence au lierre qui recouvre les façades des vieilles bâtisses du 18e ou du 19e siècles) : Harvard, Princeton, Yale... mais aussi celles qui illustrent l'affirmation de la côte ouest, et particulièrement de la Californie : Stanford, Berkeley...
La suprématie universitaire américaine, attestée par un classement qui fait la part belle à la recherche par rapport à l'enseignement, et aux sciences dures par rapport aux sciences humaines, explique l'hégémonie américaine dans le domaine de la recherche, dont la carte des prix nobels est un bon indicateur : 


voir à ce sujet l'article consacré au classement des prix nobels par Mr Legros : 
http://monsieurlegros.wordpress.com/2009/10/12/prix-nobel-mondialisation-et-domination-des-pays-des-pays-du-nord/

La réussite américaine dans le domaine de la recherche s'explique largement par la puissance d'attraction des universités américaines, qui drainent les meilleurs chercheurs mondiaux dans le cadre de ce que l'on appelle le brain drain

Comme le montre cette carte, le territoire américain attire des chercheurs ( 3 millions) en provenance de tous les continents. Trois aires émettrices sont remarquables : l'aire de puissance de l'Asie orientale (Chine, Japon, Corée du sud, Taïwan...) à laquelle on peut associer ici l'Inde ; l'aire européenne (pays de l'aire de puissance de l'Europe du Nord-ouest mais aussi de l'Europe orientale en transition économique) ; enfin, le continent américain. 
  • Le classement des universités : un indicateur des inégalités Nord/Sud
Le classement de Shangaï, très attendu par le monde universitaire, est aussi très critiqué. On lui reproche particulièrement de valoriser, dans les indicateurs de sélection, la recherche et non l'enseignement - ce qui favorise les universités anglo-saxonnes -, mais aussi de privilégier les établissements de grande taille, ce qui grève les chances des universités des pays peu peuplés et/ou peu attractifs, ainsi que ceux de vieille tradition universitaire (donc beaucoup d'établissements de petite taille). 
Reste que ce classement conforte le résultat proposé par tous les classements établis ( par exemple celui du Times, qui a longtemps fait référence) : celui d'une suprématie, a priori  inébranlable, des pays du Nord. Le classement des universités peut ainsi être considéré comme le miroir de la place inégale occupée par les états dans l'économie mondiale. 
Pas un seul pays du Sud ( au sens économique du terme) ne prend en effet place parmi les 100 premières places du classement. Parmi elles, 53 sont occupées par les Etats-Unis, 10 par la Grande-Bretagne ( avec Oxford, Cambridge). Si l'on y ajoute 4 universités canadiennes, le monde anglo-saxon détient plus des 2/3 des 100 meilleures universités! En dehors de la Grande-Bretagne, le Vieux continent fait figure de parent pauvre. En outre, seuls les pays d'Europe du nord-ouest sont représentés : France (trois établissements dans le top 100), Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Danemark, pays de la péninsule scandinave (Norvège, Suède, Finlande), Suisse. Cet ensemble rassemble 22 universités classées parmi les 100 premières. Enfin, figurent de manière marginale dans le top 100, les universités de quatre pays : Russie ( Moscou, 1ère à l'échelle nationale, est seulement 77ème mondiale), Australie, Japon, et enfin Israël.
Il faut considérer la suite du classement ( universités classées parmi les 300 premières) pour voir arriver les représentantes des dragons d'Asie du sud-est (Corée du Sud, Taïwan, Singapour) désormais classés au Nord, ou celles des pays de l'Europe centrale ou méditerranéenne (république tchèque, Grèce). Apparaissent aussi, en nombre restreint , celles de pays émergents - comme le Brésil ou la Chine -, et celles de pays rentiers du pétrole (Arabie Saoudite). 
La géographie des universités les mieux cotées reflète donc bien une hiérarchie des puissances fondée sur les disparités : disparité Nord/Sud, mais aussi disparité au sein du Nord ainsi qu'au sein du Sud. 






Une information similaire, mais plus nuancée, est délivrée par cette carte de l'enseignement supérieur, qui, en plus des universités, représente la force d'attraction des états tant par le nombre d'étudiants étrangers que par l'offre de formation dans le supérieur ( taux de scolarisation dans le supérieur). Sans surprise, les pays qui accueillent des étudiants étrangers sont les pays riches du Nord : Etats-Unis, Canada, pays de l'Europe du Nord-Ouest, Japon, Australie et Russie. A leurs côtés, on note la présence de nombreux étudiants étrangers dans les pays du Moyen-orient. Les inégalités en matière de formation, liées aux inégalités de développement, sont mises en évidence par le taux de scolarisation dans le supérieur : il est inférieur à 30% dans certains pays latino-américains et non des moindres comme le Brésil ou le Mexique, dans la presque totalité des pays africains, dans de nombreux pays asiatiques... Il est toujours supérieur à 30% dans les pays du Nord, à l'exception de l'Albanie ( à noter que certaines cartes isolent justement les pays de la péninsule balkanique et les intègrent au Sud...). 

Sources : 
Site Radio France International (Rfi) : Article du 15 août 2011. http://www.rfi.fr/science/20110815-le-classement-universites-le-monde-cuvee-2011-shanghaï-harvard-paris11
http://www.shanghairanking.com/ARWU2011.html
Blog d'un collègue, M.Legros : http://monsieurlegros.wordpress.com/2009/10/12/prix-nobel-mondialisation-et-domination-des-pays-des-pays-du-nord/
L'espace mondial, manuel Nathan Tles L/ES/S, 2008, p. 89. 

mercredi 18 mai 2011

Le commerce mondial des armes : qui achète? qui vend?


  • Quelques vendeurs tiennent un marché lucratif
Les principaux exportateurs d'armes sont les Etats-Unis (30%), la Russie (23%), l'Allemagne (11%), la France (7%) et la Grande-Bretagne (4%), selon l'Institut de recherche pour la Paix de Stockholm (SIPRI). 
Etats-Unis et Russie, les héritiers du monde bipolaire de la Guerre froide, fournissent donc à eux seuls la moitié des armes conventionnelles vendues dans le monde. 
Le rôle des Etats-Unis, s'il reste majeur, est néanmoins en net retrait, comme le montre ce graphique représentant l'évolution des exportations d'armes par les Etats-Unis depuis 1960. Les Etats-Unis représentaient en effet 62% des ventes d'armes en 1960, contre 31% aujourd'hui. 
Exportations d'armes des Etats-Unis, 1960-2008, source : Perspective Monde


Définition  Il s'agit ici des transferts d'armements militaires sous différentes formes (vente, aide, cadeaux), ainsi que ceux effectués avec des licences manufacturières. Cette statistique regroupe des armes conventionnelles majeures telles que les avions, les véhicules blindés, l'artillerie, les systèmes de radar, etc. La somme totale est évaluée en dollars américains de 1990.


Le poids de la Russie est lui aussi en léger recul. Il est passé de 31% pour les années 2001-2005 à 23% aujourd'hui. La Russie effectue ses livraisons d'armes à destination de la Chine (43% de ses ventes dans les années 2001-2005), de l'Inde (25%), mais aussi de zones fortement instables et/ou conflictuelles (Soudan, Ethiopie, Irak, Iran...).

Olivier Munoz, le commerce des armes dans le monde
Le cercle des exportateurs tend à s'élargir, comme le montre cette carte de l'évolution des exportations des 25 premiers vendeurs d'armes dans le monde. Globalement, les pays exportateurs d'armes appartiennent aux pays du Nord ou aux puissances émergentes. 

  • Les pays asiatiques, de gros acheteurs : un signe de la montée en puissance de l'aire de puissance asiatique?


Pour la période 2006-2010, les pays asiatiques sont leaders du classement de SIPRI: l'Inde arrive en première position pour les livraisons d'armes (9% des livraisons mondiales), la Chine est deuxième (6%), devant la Corée du Sud, le Pakistan.
La Chine dominait le classement précédent pour 2005-2009 où elle représentait 9% des importations globales d'armes. 
En 2004, les dépenses d'armement avaient représenté près de 12 milliards de $ pour la Chine, 9 milliards pour l'Inde. 
Les régions principales importatrices d'armes sont l'Asie et l'Océanie (43% des importations globales). Viennent ensuite l'Europe (21%), le Proche-Orient (17%), l'Amérique (12%) et l'Afrique (7%).
  • L'Inde, premier importateur mondial
Inde, parade militaire. 
L'Inde se trouve donc en tête du classement des plus gros importateurs d'armes conventionnelles et de matériels de guerre pour 2006-2010. 
Selon le SIPRI, les importations d'armes indiennes ont constitué 9% des livraisons mondiales d'armements entre 2006 et 2010. La Russie est le plus grand exportateur d'armes vers l'Inde (82% des importations indiennes), précisent les experts de SIPRI.
La croissance des importations d'armes conventionnelles indiennes est dictée par plusieurs facteurs dont "la concurrence avec le Pakistan et la Chine et les problèmes de la sécurité intérieure", a déclaré un expert de SIPRI, Siemon Wezeman.
Sources : 
http://fr.rian.ru/world/20110314/188858216.html
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend/USA/fr/MS.MIL.XPRT.KD.html
http://geo-phile.net/spip.php?article148
Site du centre d'études stratégiques et aérospatiales :http://www.cesa.air.defense.gouv.fr/IMG/pdf/Les_ventes_d_armes_conventionnelles.pdf

Commerce mondial : les grandes puissances exportatrices 2010

Après une chute de 12% en 2009, le commerce mondial a rebondi de 14,5% en 2010, selon l'OMC. Cette expansion annuelle est la plus forte enregistrée depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Quelles puissances ont le plus profité de ce rebond historique? 


Rang


Pays


Croissance des exportations 2009-2010


Valeur des exportations 2010


Poids dans le commerce mondial (exportations)
1
Chine
+ 31%
1578 milliards $
10%
2
Etats-Unis
+ 21%
1278 milliards $
8,4%
3
Allemagne
+ 13%
1269 milliards $
8,3%
4
Japon
+ 33%
770 milliards $
5%
5
Pays-bas
+ 15%
572 milliards $
3,8%
6
France
+ 13%
521 milliards $
3,4%
7
Corée du Sud
+ 28%
466 milliards $
3,1%
8
Italie
+10%
448 milliards $
2,9%
9
Belgique
+ 11%
411 milliards $
2,7%
10
Royaume Uni
+ 15%
405 milliards $
2,6%



Des conteneurs en partance dans le port chinois de Tianjin
Comme le montre ce tableau des 10 premières puissances exportatrices mondiales en 2010, la Chine est la principale bénéficiaire et l'un des acteurs majeurs de cette reprise du commerce mondial. Plus généralement, c'est l'aire de puissance asiatique ou aire de puissance de l'Asie orientale ( Chine, Japon, Corée du sud) qui joue désormais un rôle majeur dans le commerce mondial. Les pays de cette zone enregistrent en effet les plus fortes croissances. 

Des VW "préparées" pour le départ...
Les pays de l'Union européenne présents dans ce classement - Allemagne, Pays-Bas, France, Belgique, Italie, Royaume-Uni - pèsent lourd : si on les considère ensemble, ils confèrent à l'Union européenne la première place dans les échanges mondiaux (15%) devant la Chine (10%). La notion d'aire de puissance - une région dont le poids économique, les capacités d'innovation technologique... autorisent une influence mondiale - trouve là encore une illustration.  




Boeing 777, l'un des fleurons de la haute technologie américaine
Le classement montre aussi la permanence du rôle joué par les Etats-Unis dans le commerce international.
La mémorisation des données de ce tableau peut s'appuyer sur le regroupement en trois ensembles : les puissances dont les exportations excèdent 1 000 milliards de $ (Chine, Etats-Unis, Allemagne); celles dont les exportations sont comprises entre 500 et 1000 milliards de $ (Japon, Pays-Bas, France), celles enfin dont les exportations sont inférieures à 500 milliards de $. 
Source
L'expansion, Le nouveau palmarès des pays exportateurs, 7/04/2011, http://lexpansion.lexpress.fr/economie/le-nouveau-palmares-des-pays-exportateurs_252033.html?p=3#main