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Au fil des questions au programme d'histoire-géographie des classes de lycée. Des commentaires, exercices, rappels, ...

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vendredi 5 octobre 2012

Des cartes pour comprendre le monde : une grille géopolitique

Le nouveau programme de Terminale (séries L et ES) invite à une approche d'un monde complexe à l'aide de grilles de lecture. Parmi celles-ci, l'approche géopolitique pose la question du rôle des états, de leur puissance, de leurs rivalités éventuelles, et donc des conflits qui les opposent ( conflits inter-étatiques) ou les fragilisent ( conflits intra-étatiques). 
Documents utilisés en cours pour illustrer cette question : 
  • une première carte des conflits 

Hatier, p.23
Cette carte des conflits, non seulement ne permet pas d'en distinguer la nature, mais est le reflet d'une vision américaine : mention des interventions de l'OTAN, perception des conflits à l'aune de leur intensité ( cette approche graduelle ayant été initiée à l'époque de la Guerre froide, pour distinguer des conflits de haute intensité - pouvant déboucher sur une guerre nucléaire - et d'autres conflits de moindre importance, puisque, dans l'optique américaine, de moindre risque potentiel).
  • Un croquis de synthèse sur les conflits
Hachette, p. 26
Ce croquis proposé par le manuel Hachette met en évidence la zone privilégiée des conflits : l'arc de crise ( ou croissant de crise). Il distingue par ailleurs des conflits de nature différente : conflits inter-étatiques comme celui qui a opposé la Russie à la Géorgie; conflits intra-étatiques comme ceux qui se développent essentiellement en Afrique sub-saharienne. De plus, ce croquis pointe l'instabilité liée au développement des révolutions dans le monde arabe ( sans distinguer cependant entre les pays dans lesquels ces révolutions ont débouché sur des conflits armés - en cours ou achevés - , de ceux dans lesquels ce "printemps arabe" s'est déroulé de manière plus strictement politique).
Dans la deuxième partie de la légende, l'accent est mis sur UN risque majeur : celui lié au terrorisme initié par Al-Qaïda, considéré comme facteur majeur de l'instabilité dans le monde. 

  • Une carte des puissances militaires
Cette approche géopolitique peut être complétée par une carte des puissances militaires. Celle-ci montre l'existence, par-delà la puissance américaine, d'un club très fermé ( ou qui, du moins, se voudrait tel ) des puissances nucléaires : Russie, Chine, Inde, France, Royaume-Uni... La carte met en évidence le danger lié à la prolifération nucléaire ( le problème des puissances suspectées de vouloir se doter de l'arme atomique comme l'Iran actuellement, l'Irak précédemment). Elle pointe aussi des dynamiques récentes, tout aussi dangereuses, telles les importations d'armes auxquelles se livrent massivement les deux plus grandes puissances démographiques : Chine et Inde. 






mardi 6 décembre 2011

Le réchauffement climatique, Durban, 2011


Un baobab géant pour éveiller les consciences

La 17ème conférence des Nations Unies sur le changement climatique s'est ouverte à Durban ( Afrique du Sud) le 28 novembre et devrait durer jusqu'au 9 décembre 2011. Pour sensibiliser la population au problème du réchauffement climatique, montrer que des alternatives sont possibles, la ville de Durban a fait installer un baobab géant - de Noël -, fabriqué à partir de palettes de bois recyclé, éclairé grâce aux passants/pédaleurs d'un instant...
Il s'agit, à DURBAN, de donner une suite au protocole de Kyoto, signé en 1995, entré en vigueur en 2005, ratifié en 2010 par 141 états, et qui arrive à terme en 2012. Les dernières conférences sur le climat ( Copenhague en 2009, Cancun en 2010) ont donné peu de résultats. En ces temps de crise économique, la défense de l'environnement ne semble pas prioritaire... Signe des temps : aucun chef d'Etat et de gouvernement n'a fait le déplacement pour Durban. 

Pourtant, les menaces qui pèsent sur l'environnement n'ont pas disparu, et avec elles la nécessité de trouver un accord qui permette de limiter à 2°C le réchauffement climatique terrestre. 







Depuis le début des années 2000, les pays pollueurs n'ont pas beaucoup changé. Essentiellement des pays riches, vieux pays industriels : Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni... Mais, comme le montrent la carte et le tableau statistique, la carte des pays pollueurs suit la carte du développement et  de l'insertion dans la mondialisation. Aux côtés des pays du Nord, figurent désormais en bonne place des pays émergents ( Chine, Inde, Mexique, Brésil, ...) comme des pays dont le développement est fondé sur l'exploitation intensive des ressources ( Iran, Arabie saoudite). 
Selon les données présentées au sommet de Durban, c'est la Chine qui occupe désormais la première place dans le classement 2010 des pays pollueurs, avec 9 milliards de tonnes de gaz à effet de serre émis sur deux ans. Les cinq plus gros pollueurs ( Chine, Etats-Unis, Inde, Russie et Japon ) sont, à eux seuls, à l'origine de la moitié des émissions de gaz à effet de serre. 
Pays du Nord gros pollueurs depuis des générations, pays émergents nouveaux pollueurs dont la demande en énergie accompagne le développement : les premiers pressent les seconds de réduire leurs émissions - alors même que certains d'entre eux fournissent des efforts mesurés ( et unilatéraux ) dans ce domaine, comme les Etats-Unis - ; les seconds refusent, au nom de la croissance...


Carte : Les pays ayant ratifié le protocole de Kyoto en 2009

Les signataires du protocole de Kyoto sont nombreux ( presque la totalité des pays du monde). Cela ne signifie par qu'ils aient ratifié le protocole : les Etats-Unis en particulier ne l'ont pas ratifié... Parmi les autres états, des engagements ont été pris par nombre de pays du Nord - les pays du Sud, signataires des accords ne sont pas concernés par cette réduction - pour réduire leur émission de CO2. Ces engagements sont très inégalement remplis, le Japon, le Canada, la Norvège - mais aussi les Etats-Unis qui se sont retirés des négociations dès 2001 - connaissant une différence de plus de 20% entre les émissions 2010 et les engagements.
Voir : 

Sources : 


http://www.slateafrique.com/75925/un-baobab-de-noel-illumine-par-des-velos-durban
RFI, 2/12/2011
Le nouvel Observateur, 6/12/2011
Alternatives Internationales, Comment enrayer le réchauffement climatique, décembre 2009, http://www.alternatives-internationales.fr/comment-enrayer-le-rechauffement-climatique_fr_art_882_46097.html

vendredi 14 octobre 2011

BRIC, BRICS, ... des économies qui montent

  • BRIC, BRICS... le club des pays émergents

BRIC ... le mot est apparu en 2001 sous la plume d'un économiste pour désigner le groupe des puissances émergentes formé par le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine. Depuis 2009, ces quatre pays tiennent des sommets réguliers et discutent de leurs politiques économiques. Ils  cherchent par ailleurs à user de leur poids sur la scène économique internationale pour faire contrepoids aux groupes dominants ( le G8) et aller dans le sens d'une plus grande prise en compte des puissances non occidentales et du caractère multipolaire de l'économie mondiale. Le petit cercle des BRIC s'est agrandi d'un nouveau venu en 2010, l'Afrique du sud. Selon de nombreux économistes,  l'Indonésie aurait aussi toute sa place dans ce club attractif des économies émergentes.  
Sur les adhésions possibles (Indonésie surtout) et l'évolution des termes proposés pour désigner les économies émergentes :
http://fr.rian.ru/world/20090615/121981364.htmlhttp://www.cafedelabourse.com/archive/article/lindonesie-nouvelle-brique-des-brichttp://www.wansquare.com/fr/article/exclusif/6335:les-bric-selargissent.html
  • Des économies qui pèsent lourd à l'échelle mondiale

  • Mais des pays qui restent marqués par la pauvreté

En 2010, la richesse des pays membres du BRICS reste nettement inférieure à celle des pays du G8 comme la France ou les Etats-Unis : 11 000 $ par an et par habitant pour le pays le mieux placé des BRICS, la Russie, contre près de 35 000 pour la France et plus de 45 000 pour les Etats-Unis. Les géants démographiques que sont la Chine et l'Inde se retrouvent évidemment en fin de classement. 
L'IDH - indicateur de développement humain - signale plus nettement l'écart qui sépare les économies émergentes de celles des pays développés en terme de bien-être. Si l'on excepte le cas de la Russie, les BRICS se signalent par un IDH moyen voire faible, compris entre 0,52 pour le plus faible (l'Inde, au 119 ème reang mondial pour l'IDH) et 0, 69 pour le Brésil. La Russie occupe le 65 eme rang mondial, avec un IDH de 0,71: position qui traduit sa situation à cheval entre pays du Nord - auxquels elle appartient - et pays émergents - auxquels elle appartient aussi, par le biais des BRICS! 
La frontière entre pays du Nord et pays du Sud traverse donc les BRICS, situation qui leur confère peut-être une certaine légitimité pour revendiquer un nouvel ordre mondial plus favorable aux économies émergentes en particulier, et aux pays du Sud en général. 
http://lexpansion.lexpress.fr/economie/les-bric-reclament-un-ordre-mondial-plus-juste_230469.html

Sources :
http://leblogalupus.com/2011/04/29/de-bric-et-de-broc-les-populations-du-brics-restent-encore-tres-pauvres/
http://hdrstats.undp.org/fr/indicateurs/49806.html

lundi 21 mars 2011

Le recours à la force contre la Libye (2)


  • Face à la révolte en Libye...
La révolte en Libye est née à Benghazi, dans l'est du pays. Un sit-in organisé le 15 février contre le pouvoir a été violemment dispersé. 
Les débuts de la révolte en Libye, dossier rtl
Le développement de la contestation a fait l'objet d'une répression systématique de la part du pouvoir en place. Des massacres et tirs à l'arme lourde ont en particulier lieu à Benghazi, selon des témoins. 
Dès le 25 février, la ligue libyenne des droits de l'homme (LLHR) dénonce auprès du conseil des droits de l'homme de l'ONU "la situation dramatique dans laquelle se trouve la Libye en ce moment". Son secrétaire général évoque "les crimes commis par Kadhafi contre les manifestants qui protestent pacifiquement pour réclamer leurs droits reconnus par la Déclaration universelle des droits de l’homme et les conventions qui en sont issues. Le secrétaire général de la LLHR a qualifié ces actes de crimes contre l’humanité, appelant à poursuivre les coupables en justice" (site de la Ligue internationale des Droits de l'homme). 
La situation en Libye à la veille de l'intervention, site France culture
  • ...des acteurs nombreux
En toute logique, c'est donc d'abord l'ONU qui est sollicitée, puisque c'est à elle de dire le droit international et de tenter de protéger les populations. Le conseil de sécurité de l'ONU lance dès le 22 février un premier appel pour que cessent les violences contre les civils. Cet appel est suivi le 26 février de sanctions contre la Libye : embargo sur les armes, interdiction internationale de voyager et gel des avoirs de Kadhafi. La cour pénale internationale lance une enquête visant le colonel Kadhafi mais aussi "son cercle rapproché" pour "crimes contre l'humanité". Enfin, le 17 mars, la résolution 1973 autorise le recours à la force armée. Dans ce cas comme dans d'autres, l'ONU a procédé de manière graduée, le recours à la force armée étant considéré comme le dernier recours. 
Sollicitée au premier chef, l'Organisation des Nations Unies n'est cependant pas seule à s'être prononcée sur la révolte libyenne et les réactions à adopter. 
D'autres acteurs jouent un rôle majeur : les états - qui peuvent prendre des positions de manière unilatérale - , les organisations internationales, parmi lesquelles il convient de distinguer les ONG ( comme la Ligue internationale des Droits de l'Homme) des organisations intergouvernementales (comme la Ligue arabe).
Ces organisations méritent que l'on s'arrête sur les positions qu'elles ont adoptées. 
Réunion des chefs de la diplomatie du G8, Paris, 14-15 mars 2011
Côté occidental, le G8, réuni à Paris les 14 et 15 mars, s'est prononcé pour des sanctions, mais a écarté l'option militaire en Libye. Les puissances les plus industrialisées (Etats-Unis, Russie, Japon, canada, France, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne) ont appelé Kadhafi au respect " des légitimes revendications du peuple libyen concernant ses droits fondamentaux, la liberté d'expression et une forme représentative de gouvernement". Au sein du G8, l'Allemagne a eu l'occasion de faire connaître son opposition à l'utilisation de la force par crainte " qu'un tel développement devienne une guerre et n'affaiblisse le mouvement de démocratisation en Afrique du Nord"


Côté oriental au contraire, les organisations intergouvernementales se sont distinguées par la précocité et la fermeté de leur réaction. C'est la Ligue arabe qui - dès le 22 février - a suspendu la participation des délégations libyennes à ses réunions, témoignant ainsi du désaveu du monde arabe à l'égard de la politique répressive menée par Kadhafi. C'est elle qui, le 22 mars, a demandé à l'ONU d'autoriser la zone d'exclusion aérienne.  
☛Un tel dispositif ("no-fly zone") revient à interdire le survol aérien d'une zone déterminée. Les avions voulant quitter le territoire libyen doivent demander l'autorisation avant de décoller. Sans autorisation, ils sont considérés comme des avions ennemis et peuvent être abattus. 


Les pays de l'organisation de la conférence islamique
Par ailleurs, l'organisation de la conférence islamique - la plus importante organisation intergouvernementale après l'ONU, puisqu'elle regroupe 57 pays  musulmans - s'est, elle aussi, prononcée pour une zone d'exclusion aérienne. 


Les pays arabes ont donc clairement fait connaître leur volonté de faire cesser la répression orchestrée par Kadhafi ( répression fortement déstabilisatrice et dangereuse pour un monde arabe secoué par une vague de révolte sans précédent). L'Occident a par contre manifesté sa division : volontarisme de la France et de la Grande Bretagne, réserves des Etats-Unis, opposition de la Russie et de l'Allemagne. 

  • Qui laissent l'ONU faire front
Les réserves du G8 ( qui n'est de toutes façons pas l'organisme habilité à prendre des décisions en matière de sécurité internationale ), la prudence de l'Union européenne - qui a adopté des sanctions inscrites dans la lignée de celles préconisées par l'ONU, les demandes des pays arabes et musulmans, les appels à l'action de la France et du Royaume-Uni... toutes les négociations ont convergé vers une action confiée à l'ONU. 
En votant en faveur d'un recours à la force contre les troupes pro-Kadhafi (résolution 1973 du 17 mars 2011), le Conseil de sécurité de l'ONU a ouvert la voie à des frappes aériennes après plus d'un mois d'une insurrection réprimée dans le sang. La résolution autorise "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l'armée libyenne. Elle prévoit aussi une zone d'exclusion aérienne pour empêcher l'aviation du colonel Mouammar Kadhafi de pilonner ses opposants. 
Le texte n'a pas créé l'unanimité parmi les membres du conseil de sécurité : La Chine, la Russie, l'Allemagne, le Brésil et l'Inde se sont abstenus.
Sommet de Paris, 19 mars 2011
En réaction à la résolution 1973, le colonel Kadhafi a dans un premier temps annoncé un cessez-le-feu. Son irrespect, le plaidoyer des insurgés libyens en faveur d'une intervention rapide ont conduit à la tenue, dès le 19 mars 2011, d'un sommet à Paris pour organiser l'intervention. 



☛Qui est présent au sommet de Paris? Des représentants des pays arabes : les ministres des Affaires étrangères du Qatar, des Emirats arabes unis, du Maroc et de la Jordanie; mais aussi la Ligue arabe par le biais de son secrétaire général Amr Moussa. Côté européen : la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, mais aussi les chefs de gouvernement de l'Italie, de l'Espagne, du Portugal, de Pologne, du Danemark, des Pays-Bas, de Belgique, de Grèce et de Norvège. L'union européenne est de plus représentée par la chef de la diplomatie, Catherine Ashton, et le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. L'ONU est représentée par son secrétaire général, Ban Ki-moon. Enfin, parmi les partenaires internationaux majeurs, il faut souligner la présence des Etats-Unis (représentés par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton). 
http://www.2424actu.fr/actualite-internationale/libye-sommet-de-paris-les-parntenaires-internationaux-se-concertent-2318794/
Sources :
L'Express, Le G8 promet de nouvelles sanctions, écarte l'option militaire en Libye, 15/03/2011
La communauté internationale face à la révolte en Libye, chronologie, site euronews
Sites France culture et rfi.
L'Express, Une première frappe française a eu lieu, 19/03/2011
http://www.2424actu.fr/actualite-internationale/

vendredi 28 janvier 2011

G7, G8, G20...


  • Une naissance sur fond de crise...

Le G7 - soit le groupe des sept pays les plus industrialisés du monde (Etats-Unis, Canada, Allemagne fédérale, France, Royaume-Uni, Italie, Japon) lors de sa création - est né en 1975. Le G7 désigne ainsi les sommets annuels des chefs d'Etat et de gouvernement de ces sept pays. L'initiative en revient à l'ancien président de la République française, Valery Giscard d'Estaing. Les économies occidentales sont alors frappées de plein fouet par la crise : le premier choc pétrolier de 1973 déstabilise leurs économies, et surtout l'abandon du système monétaire de Bretton-Woods fait craindre une anarchie monétaire. Les premiers accords conclus entre les sept puissances cherchent à restaurer la stabilité monétaire ( chute et stabilisation du $). 

  • Un champ d'action élargi dans les années 1980 et 1990
Le club très fermé des 7 s'est ouvert au cours des années 1990 à la Russie. Associée à certains travaux du G7 dès 1991, la Fédération de Russie en est devenue membre à part - presque - entière en 1998. D'où le changement d'appellation, de G7 à G8. 
Chaque année, la présidence du G8 passe (selon un ordre défini ) à l'un de ses membres. Le pays tenant la présidence accueille des réunions au niveau ministériel et un sommet annuel réunissant chefs d'Etat et de gouvernement. Le dernier sommet a eu lieu au Canada, à Huntsville (Ontario), en juin 2010. Le prochain doit se tenir à Deauville, la France tenant la présidence pour 2011. 

Depuis les années 1980, le G7 élargit son champ d'action à l'ensemble des problèmes économiques, sociaux et politiques. Cet élargissement du champ d'action du G7 (puis G8) autorise des décisions dans des domaines très variés : engagement sur l'aide au développement de l'Afrique (2005), accord sur une diminution des gaz à effet de serre de 50% d'ici 2050 (2008)... Mais ces accords ne sont pas forcément tenus et ne sont en aucun cas contraignants. Par exemple, l'accord sur la réduction des émissions des gaz à effet de serre reste dans le flou : il ne dit rien des objectifs à moyen terme ou des plans nationaux nécessaires à la réalisation de l'objectif des 50% sur le long terme. 
Il n'est donc pas étonnant que les sommets du G8 soient l'occasion de manifestations émanant des milieux altermondialistes, qui fustigent un immobilisme sur les questions de fond et une gouvernance mondiale accaparée par les grandes puissances. En témoigne cette manifestation à Rostock lors du sommet de 2007 (le sommet avait lieu en Allemagne, dans une petite station balnéaire de la Baltique : Heiligendamm, distante de Rostock de 20 km). Le message porté par les quelques manifestants  affublés de masques des chefs d'Etats présents au sommet, est clair : "La Terre ne peut pas attendre" (Die Welt kann nicht warten")

Campagne de protestation d'OXFAM à Rostock, 2007. 
L'importance de la contestation - des dizaines de milliers de manifestants lors de chaque sommet - explique que la puissance hôte, en charge de la sécurité des participants, déploie systématiquement des forces de police conséquentes. 

  • Le G20 : quelle gouvernance mondiale? 



Créé en 1999, après une décennie marquée par les crises financières, le G 20 ne se substitue pas au G8, mais répond à une volonté d'élargissement. Il comprend toujours le noyau dur des économies industrialisées présentes dans le G8, renforcé par l'Union Européenne représentée par le président du Conseil et le président de la Banque centrale (donc 2 représentants). Il intègre en outre des économies émergentes (10 au total), dont deux font partie des pays du Nord (Australie, Corée du Sud), et huit des pays du Sud : Brésil, Chine, Inde, Afrique du Sud, Arabie saoudite, Indonésie, Mexique, Turquie. 

Le contexte de sa naissance est, comme cela avait été le cas pour le G7, celui de la crise, financière cette fois.  : 
"The G20 was established in 1999, in the wake of the 1997 Asian Financial Crisis, to bring together major advanced and emerging economies to stabilize the global financial market. Since its inception, the G20 has held annual Finance Ministers and Central Bank Governors' Meetings and discussed measures to promote the financial stability of the world and to achieve a sustainable economic growth and development". (page d'accueil du site officiel du Groupe des 20)
Le G20 est donc d'abord le cadre d'une concertation financière au plus haut niveau. D'où le fait que le G20 se décline à l'heure actuelle sous trois formes : réunion des chefs d'Etat et de gouvernement (depuis 2008 seulement), mais surtout G20 Finance (réunion des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales), et, enfin, G20 sociaux ( réunion des ministres de l'emploi). Comme pour le G8, la présidence en est tournante.
Instrument destiné à favoriser la stabilité financière internationale, le G20 est, comme le G8, en butte à la contestation du mouvement altermondialiste. Il est le reflet des économies dominantes : les pays du G20 représentent 66% de la population mondiale, 90% du PIB, et 78% du commerce mondial. 

Pour en savoir plus : 

http://www.la-croix.com/Le-G20-mode-d-emploi/article/2445414/4079

http://www.la-croix.com/Infographie-animee-sur-l-economie-des-pays-du-G20/documents/2445255/47605

Les derniers sommets ont eu lieu à Washington (2008), Londres (avril 2009), Pittsburgh (septembre 2009), Toronto (juin 2010), Séoul (novembre 2010).





G20, 2008, Washington, premier sommet des chefs d'Etat et de gouvernement


Sommet de Séoul, 2010
Il est néanmoins une tribune dans laquelle les superpuissances émergentes ( les BRIC : Brésil, Russie, Inde, Chine) peuvent faire entendre leur voix, une voix éventuellement discordante dans le concert de la mondialisation dominé par le chef d'orchestre Etats-Unis. 


2009, Iekaterinbourg (Russie), premier sommet du nouveau groupe des BRIC. De gauche à droite : Manmohan SING (Inde), Dimitri MEDVEDEV (Russie), Hu JINTAO (Chine), Lula DA SILVA (Brésil)


Sources :
Christian HOCQ, Dictionnaire d'histoire et de géographie, Terminale, Ellipses, 1997, p. 105
Site du réseau des Acteurs d'Europe (cercle de l'industrie) : www.euractiv.fr
Site officiel du G2O (Finances)  : www.g20.org
Géopolitique et enseignement supérieur : www.diploweb.com
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