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Au fil des questions au programme d'histoire-géographie des classes de lycée. Des commentaires, exercices, rappels, ...

dimanche 30 janvier 2011

Mustafa Kemal Atatürk, le père de la Turquie moderne


  • Un militaire révélé par la Première Guerre mondiale
Mustapha Kemal, surnommé le "Loup gris" pour ses hauts faits militaires


Mustapha Kemal est né en 1881 à Salonique dans une famille de petits fonctionnaires turcs. Salonique est alors une ville importante de l'empire ottoman( elle sera rattachée à la Grèce en 1912), et, par ailleurs un foyer de contestation politique. 


Thessalonique, en Grèce, a longtemps été une ville importante de l'empire ottoman.


Mustapha Riza (selon l'état civil) choisit la carrière des armes : il est un élève brillant de l'Ecole de guerre et de l'Académie militaire d'Istanbul, ce qui lui aurait valu son premier surnom : Kemal (Le Parfait). Jeune officier, il débute sa carrière militaire contre l'Italie en Libye en 1911. Il se distingue ensuite dans les guerres Balkaniques qui opposent en 1912-1913 l'empire ottoman et les puissances balkaniques.
Ses années de formation ont aussi été des années de réflexion politique. Dès 1904, il attire l'attention de la police pour avoir formé une petite association secrète de militaires opposés à l'absolutisme du sultan. Il est initialement proche du mouvement des Jeunes-Turcs qui lutte avant-guerre pour l'abolition du sultanat. 
En 1914, l'empire ottoman fait le choix de l'alliance avec l'Allemagne et participe donc à la Première Guerre mondiale à ses côtés. L'ennemi principal est donc l'Anglais, dont l'influence dans la région du Moyen-Orient est très forte. 
Le nom de Mustapha Kemal est associé à la bataille des Dardanelles (1915-1916), au cours de laquelle les Anglais cherchent vainement à créer un second front. Le rôle majeur que joue Kémal dans cet échec anglais lui donne un grand prestige populaire. 

Les Dardanelles, un enjeu stratégique majeur

Mustapha Kemal au milieu de ses hommes 
On le retrouve ensuite contre les Russes dans le Caucase et contre les Anglais en Palestine en 1917.

  • L'artisan de la création d'une Turquie souveraine

L'empire ottoman à la veille du conflit : un empire tourné vers l'Est et le Sud


En 1914, l'empire ottoman était une puissance sur le déclin, qui avait dû abandonner l'essentiel de ses possessions européennes. La Première Guerre mondiale l'achève
Le traité de Sèvres (1920), signé par les Alliés et l'empire ottoman prévoit en effet l'existence d'un Kurdistan et d'une Arménie indépendants. Il donne à la Grèce les territoires de la Thrace orientale et de la région de la mer Egée. Enfin, les territoires arabes anciennement sous la tutelle ottomane passent sous contrôle de la France et de la Grande-Bretagne. 
Entre 1920 et 1923, Mustapha Kemal va mener la guerre d'indépendance : une guerre nationale, pour lutter contre le démembrement de l'empire. Le combat contre les Anglais, les Français et les Grecs permet de revenir sur les dispositions du traité de Sèvres. Par le traité de Lausanne signé en 1923, l'Anatolie et la Thrace orientale reviennent à la Turquie. Les minorités grecques et arméniennes sont chassées de ces territoires. 



  • Le fondateur de la Turquie républicaine moderne

La victoire nationale autorise la victoire politique. 
Après ses victoires face aux Grecs, Kemal  a reçu de la Grande Assemblée Nationale d’Ankara le titre de Ghazi (« le victorieux »). Il crée en 1922 le Parti républicain du Peuple, son parti. Il fonde la République, proclamée en octobre 1923, dont il devient le premier président. Il fait abolir le califat et fait d'Ankara la capitale de la jeune République. Jusqu'à sa mort, en 1938, il est réélu président de la République sans interruption. 
C'est fort de ce pouvoir et de son charisme qu'il peut transformer en profondeur la Turquie et créer la Turquie moderne : une Turquie qui rompt résolument avec son passé et entend conjuguer modernisation et occidentalisation. 





En 1934, l'Assemblée lui attribue le patronyme d'Atatürk ("Turc-père"). 

La figure et les principes de l’initiateur de la révolution kémaliste restent, aujourd’hui encore, des références politiques et identitaires fortes en Turquie.
En témoigne la place qui lui est consacrée sur le site officiel du ministère de la culture et du tourisme turc, où il occupe la première place avant l'évocation de l'empire ottoman : 
http://www.kulturturizm.gov.tr/FR/belge/4-7427/ataturk.html


Sources :
www.saisondelaturquie.fr
Manuel d'histoire 1ère, Nathan, 1997, carte p. 213.
Dictionnaire Mourre, article "Moustafa Kemal Atatürk", Bordas, tome V, p. 3055.
Jean-Jacques Becker, "Les derniers jours de l'Empire ottoman", L'Histoire, avril 1995, n° 187, p. 32-35

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