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Au fil des questions au programme d'histoire-géographie des classes de lycée. Des commentaires, exercices, rappels, ...

mercredi 21 décembre 2011

L'aménagement du territoire français dans les années 60

Corrigé du schéma à compléter ( 1S/1ES)

Le schéma proposé peut illustrer une composition évoquant les logiques d'aménagement du territoire. Ici est mise en évidence la logique qui a prévalu pendant les années 1960-1970, une logique qui visait avant tout, pour l'Etat qui en était le principal acteur, à corriger les grands déséquilibres. Deux grands déséquilibres existaient : la suprématie parisienne - ou la macrocéphalie parisienne - ( dénoncée dans l'ouvrage Paris et le désert français de 1947), et le déséquilibre industriel entre une France de l'Est industrialisée et une France de l'ouest sous-industrialisée. La création de villes nouvelles a, à l'échelle régionale, cherché à désengorger Paris, quand la création de métropoles d'équilibre (1964) a cherché à rééquilibrer le territoire à l'échelle nationale. La déconcentration de l'industrie parisienne vers le bassin parisien et surtout vers l'ouest, de même que la littoralisation de l'activité sidérurgique ( zones industrialo-portuaires, particulièrement de Dunkerque) ont tendu à rééquilibrer le territoire du point de vue industriel. 

samedi 17 décembre 2011

Cesaria Evora, la "diva aux pieds nus", a cessé de chanter la langueur du Cap Vert



Césaria Evora, décédée aujourd'hui à l'âge de 70 ans, avait rencontré le succès en France à la fin des années 1980. Originaire du Cap Vert, un archipel situé au large des côtes africaines, elle y avait toujours chanté jusqu'à ce qu'un capverdien installé en France ne lui propose, en 1988, d'enregistrer un premier disque produit par Lusafrica. Ensuite, le succès était allé s'amplifiant, avec l'intérêt pour la world music et particulièrement pour les musiques africaines. Cesaria Evora, interprète et non auteur-compositeur, chantait avec une voix stupéfiante la Morna ( la musique du Cap Vert). 
Son itinéraire - entre l'Europe et le Cap Vert - est représentatif de celui de nombreux cap verdiens, dont beaucoup ont quitté l'archipel. Un peu plus de 500 000 habitants sur l'archipel, près de 700 000 capverdiens à l'étranger ( Etats-Unis, Portugal, France, Pays-Bas...). Signe d'une longue difficulté de l'ancienne petite colonie portugaise, longtemps centre important de la traite des esclaves, à sortir du mal-développement. 



Une courte biographie de la chanteuse :
http://www.mondomix.com/cesaria-evora/fr/biographie.htm
Et, sur le Cap Vert, le site gouvernemental suivant : www.diplomatie.gouv.fr

La Silicon Valley

Au sud de San Francisco, la Silicon Valley - vallée du silicium - est l'un des espaces de la haute technologie parmi les plus connus au monde. 

En terme de chiffres, la Silicon Valley, ce sont plus de 6 000 entreprises, un PIB équivalent à celui du Chili, une population de plus de 2 millions d'habitants. 

En terme de superficie, l'espace est relativement restreint : une quinzaine de kilomètres de large sur quelques cinquante kilomètres de long. Au fond de la baie de San Francisco, depuis Palo Alto, la Silicon Valley forme une grande boucle, structurée le long des axes routiers et autoroutiers à destination de Los Angeles. 

C'est en 1971 qu'un journaliste - Don Hoefler - a, le premier, utilisé l'expression désormais consacrée de "Silicon Valley" pour désigner cette concentration d'entreprises de haute technologie née dans l'entre-deux guerres. Jusque là, l'activité de cet espace était encore limitée et peu connue et les expressions utilisées pour le désigner étaient : "Palo Alto" ( nom de la première ville qui amorce la boucle), "l'industrie électronique de la côte ouest", ou encore "Santa Clara County". Aujourd'hui, l'expression est mondialement connue et la Silicon Valley n'est que le plus ancien de tous les parcs technologiques du territoire américain. 
Magnard, édition 2008, p. 109
La renommée de la Silicon Valley repose pour partie sur celle de l'une des entreprises qui ont fait sa fortune, Apple. 
Mais de très nombreuses autres entreprises sont installées sur le site : Yahoo, Intel, Adobe, Microsoft, Hewlett Packard... 
Surtout, trois très grandes universités participent à la ruche intellectuelle que forme la vallée : Stanford - université qui a formé les deux ingénieurs fondateurs de Hewlett-Packard : William Hewlett et David Packard ( promotion 1934) - Oakland, mais aussi Berkeley, plus au Nord. 


La connaissance de cet espace peut servir la démonstration dans une copie relative à l'organisation de l'espace américain ( un exemple de pôle technologique installé dans les régions motrices de la sun belt), dans une copie portant sur la puissance américaine ( la Silicon Valley est un bon exemple de centre d'impulsion à l'échelle régionale, nationale et mondiale, et, par ailleurs, permet d'évoquer le rôle de la libre-entreprise comme celui de l'association entre recherche et industries aux Etats-Unis), mais aussi dans une copie interrogeant la mondialisation.


Un schéma de cet espace mythique est donc le bienvenu dans une composition. Voici celui proposé par le manuel Magnard, simple, et facile à mémoriser : 


vendredi 9 décembre 2011

Etats-Unis : dette, désengagement, déclin?

Des économies-monde en évolution : après l'économie-monde britannique, l'économie-monde américaine, ... l'économie-monde chinoise?
(Source Arvind Subramanian, économiste, universitaire aux Etats-Unis, ancien haut fonctionnaire au GATT)
Les Etats-Unis vivent, depuis longtemps, à crédit. La nouveauté est que ce crédit semble désormais menacé. Depuis l'été 2011, l'une des agences de notation  - Standard & Poors - a fait perdre aux Etats-Unis le AAA, note de la dette qui autorise un emprunt à des taux avantageux. Cet abaissement livre les Etats-Unis à la critique de leur principal concurrent ET créancier : la Chine. Pékin donne des leçons à Washington : c'est le titre sous lequel un article a pu commenter la réaction chinoise à l'annonce de la perte du AAA. 

"Le commentaire est sévère, le ton peu diplomatique. La Chine a demandé samedi aux Etats-Unis de cesser de vivre au-dessus de ses moyens, au lendemain de l'abaissement de la note de la dette américaine.  "Le gouvernement américain doit se résigner à un état de fait douloureux : le bon vieux temps où il n'avait qu'à emprunter pour se tirer du pétrin qu'il avait lui-même créé est terminé", écrit l'agence de presse officielle du gouvernement Chine Nouvelle. "Les jours où l'oncle Sam, croulant sous les dettes, pouvait facilement dilapider des quantités infinies d'emprunts de l'étranger semblent comptés", prévient encore le gouvernement chinois.   

Pékin, de loin le plus grand créancier des Etats-Unis, estime que l’agence de notation Standar & Poors n'a fait que confirmer une "horrible vérité". La Chine "a désormais tous les droits d'exiger des Etats-Unis qu'ils s'attaquent à leur problème structurel de dette", a souligné l'agence, qui suggère ainsi à Washington de réduire ses dépenses militaires et sociales. Et de rappeler que l'agence chinoise de notation Dagong avait déjà abaissé mercredi la note de la dette américaine".
(Source : http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Dette-americaine-la-Chine-demande-aux-Etats-Unis-de-cesser-de-vivre-au-dessus-de-ses-moyens-369093/ )
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Dette des Etats-Unis, graphique du Washington Post, mai 2011


La dette totale des Etats-Unis avoisine 15 000 milliards de $, soit l'équivalent du PNB américain. Ce montant global comprend une dette auprès du gouvernement, auprès des ménages, auprès des pays étrangers ( foreign debt). Cette dernière, d'un montant d'environ 4 500 milliards de $, est largement aux mains de créanciers asiatiques, et particulièrement chinois. 
http://www.washingtonpost.com/wp-srv/special/business/foreign-held-us-debt/

Voilà qui permet de comprendre le changement de ton dans les relations entre Pékin et Washington. Le désengagement américain en Irak - effectif à la fin 2011 - peut ainsi être analysé sinon comme la marque d'un déclin américain, du moins comme le signe d'une incapacité à payer le prix d'un engagement planétaire. Selon Michael Morvan, le grand gagnant de la guerre en Irak serait ainsi... la Chine! 

"C'est la Chine qui a gagné la guerre en Irak
Tant la crédibilité financière que diplomatique des Etats-Unis s'en est retrouvée affaiblie au profit de la Chine, passée de puissance régionale à superpuissance"
(...) 
"Alors, maintenant que les troupes sont de retour, qui a gagné ? La question peut sembler naïve mais, soyez-en certain, beaucoup de gens vont exiger une réponse.(...)Il est probable qu’aucun pays n’a autant bénéficié sur le long terme du bourbier irakien que la Chine. En cinq ans, la Chine est passée du statut de puissance régionale émergente, en quête de joint-ventures américaines et d’un parrainage des Etats-Unis pour son entrée dans l’OMC, à celui d’une superpuissance en devenir à l’influence, financière et autre, incontournable. Politiquement, au sens large, la Chine s’affiche de façon agressive comme une véritable alternative au modèle libéral démocratique de marché supposément vainqueur de la guerre froide. Son mélange de diplomatie cynique et de capitalisme de carnet de chèque remporte les suffrages de pays comme la Russie, le Venezuela, la Serbie et beaucoup de pays islamiques qui, eux aussi, ont adopté certains aspects du capitalisme, mais rejettent la pagaille associée aux libertés politiques prônées par l’Occident.
Aujourd’hui, j’en suis totalement convaincu. Du point de vue de Pékin, quel meilleur service pouvait lui rendre l’Amérique que d’attaquer l’Irak au nom d’accusations qui se sont révélées fausses par la suite? Pour parachever le tout, c’est la crédibilité des prétentions américaines à emmener l’économie mondiale qui en a pris un sacré coup quand ses banques ont provoqué la pire crise économique depuis la grande dépression. Pour combler le gouffre budgétaire engendré par ces deux événements dévastateurs, George W. «Louis XIV» Bush a dû engager des milliards et des milliards de dollars, mettant le principal concurrent de la Chine pour le pouvoir en Asie, et dans la course vitale au leadership idéologique à l’échelon mondial, au bord de la faillite".
(Source : Michael Moran, Slate.fr, 23/11/2011. Michael Moran, journaliste, est l'auteur d'un ouvrage : The Reckoning : Debt, Democraty, and the Future of American Power, à paraître en avril 2012 aux Etats-Unis. Il est l'auteur d'un blog du même nom - The Reckoning - sur Slate.fr) 


Pour lire la totalité de l'article ( qui traite aussi du vainqueur apparent, l'Iran, et du grand perdant, les Etats-Unis) :
http://www.slate.fr/story/46589/vainqueur-guerre-irak-iran-chine-obama-geopolitique-argent

Un point de vue diamétralement opposé ( "Le déclin américain est une idée fausse" ) ici :

p://www.pearltrees.com/#/N-fa=663463&N-play=1&N-u=1_57439&N-p=24642508&N-s=1_2559720&N-f=1_2559720

mardi 6 décembre 2011

Le réchauffement climatique, Durban, 2011


Un baobab géant pour éveiller les consciences

La 17ème conférence des Nations Unies sur le changement climatique s'est ouverte à Durban ( Afrique du Sud) le 28 novembre et devrait durer jusqu'au 9 décembre 2011. Pour sensibiliser la population au problème du réchauffement climatique, montrer que des alternatives sont possibles, la ville de Durban a fait installer un baobab géant - de Noël -, fabriqué à partir de palettes de bois recyclé, éclairé grâce aux passants/pédaleurs d'un instant...
Il s'agit, à DURBAN, de donner une suite au protocole de Kyoto, signé en 1995, entré en vigueur en 2005, ratifié en 2010 par 141 états, et qui arrive à terme en 2012. Les dernières conférences sur le climat ( Copenhague en 2009, Cancun en 2010) ont donné peu de résultats. En ces temps de crise économique, la défense de l'environnement ne semble pas prioritaire... Signe des temps : aucun chef d'Etat et de gouvernement n'a fait le déplacement pour Durban. 

Pourtant, les menaces qui pèsent sur l'environnement n'ont pas disparu, et avec elles la nécessité de trouver un accord qui permette de limiter à 2°C le réchauffement climatique terrestre. 







Depuis le début des années 2000, les pays pollueurs n'ont pas beaucoup changé. Essentiellement des pays riches, vieux pays industriels : Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni... Mais, comme le montrent la carte et le tableau statistique, la carte des pays pollueurs suit la carte du développement et  de l'insertion dans la mondialisation. Aux côtés des pays du Nord, figurent désormais en bonne place des pays émergents ( Chine, Inde, Mexique, Brésil, ...) comme des pays dont le développement est fondé sur l'exploitation intensive des ressources ( Iran, Arabie saoudite). 
Selon les données présentées au sommet de Durban, c'est la Chine qui occupe désormais la première place dans le classement 2010 des pays pollueurs, avec 9 milliards de tonnes de gaz à effet de serre émis sur deux ans. Les cinq plus gros pollueurs ( Chine, Etats-Unis, Inde, Russie et Japon ) sont, à eux seuls, à l'origine de la moitié des émissions de gaz à effet de serre. 
Pays du Nord gros pollueurs depuis des générations, pays émergents nouveaux pollueurs dont la demande en énergie accompagne le développement : les premiers pressent les seconds de réduire leurs émissions - alors même que certains d'entre eux fournissent des efforts mesurés ( et unilatéraux ) dans ce domaine, comme les Etats-Unis - ; les seconds refusent, au nom de la croissance...


Carte : Les pays ayant ratifié le protocole de Kyoto en 2009

Les signataires du protocole de Kyoto sont nombreux ( presque la totalité des pays du monde). Cela ne signifie par qu'ils aient ratifié le protocole : les Etats-Unis en particulier ne l'ont pas ratifié... Parmi les autres états, des engagements ont été pris par nombre de pays du Nord - les pays du Sud, signataires des accords ne sont pas concernés par cette réduction - pour réduire leur émission de CO2. Ces engagements sont très inégalement remplis, le Japon, le Canada, la Norvège - mais aussi les Etats-Unis qui se sont retirés des négociations dès 2001 - connaissant une différence de plus de 20% entre les émissions 2010 et les engagements.
Voir : 

Sources : 


http://www.slateafrique.com/75925/un-baobab-de-noel-illumine-par-des-velos-durban
RFI, 2/12/2011
Le nouvel Observateur, 6/12/2011
Alternatives Internationales, Comment enrayer le réchauffement climatique, décembre 2009, http://www.alternatives-internationales.fr/comment-enrayer-le-rechauffement-climatique_fr_art_882_46097.html