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Au fil des questions au programme d'histoire-géographie des classes de lycée. Des commentaires, exercices, rappels, ...

lundi 11 juin 2012

La mégalopole japonaise



La mégalopole japonaise est une grande région urbaine de l’île de HONSHU, s’étendant sur près de 1500 km, du nord (Tokyo) au sud (Fukuoka), sur une bande du littoral oriental (Japon de l’endroit, soit celui tourné vers le Pacifique) d’environ 20 à 100 km de large
C’est le cœur économique, démographique et politique du Japon, pôle de la Triade, et par conséquent le cœur de l’aire de puissance de l’Asie Orientale.

Questions : comment s’organise cet espace concentrant la puissance japonaise et centre d’impulsion de la puissance de l’Asie Orientale ? Quelles limites à cette concentration des activités ?

I.               La mégalopole japonaise, le centre du Japon…

Logique centre/périphérie : la mégalopole est le centre qui regroupe 105 millions d’habitants (sur 128, soit 85% des hommes), et elle reste attractive
1.     Le plus long ensemble urbain linéaire du monde
La concentration urbaine est très largement imposée par des contraintes naturelles : un pays montagneux, peu de plaines ( celles du kantô / Tokyo, celle du Tokaï / Nagoya, celle du Kansaï / Osaka-Kobé) où se sont installés les villes, lesquelles, désormais à l’étroit, partent à la conquête des basses pentes des versants montagneux.
Rue de Tokyo

Des densités supérieures à 1000 hbts/km2 sur l’axe Tokyo-Nagoya-Fukuoka-Nagasaki
Un espace polynucléaire : 3 mégapoles majeures qui concentrent 44% de la population japonaise : Tokyo (30  m), Nagoya (8,5), Osaka (16), et de nombreuses villes millionnaires
Un espace discontinu du fait du relief ( espaces de campagnes rurbanisés à forte densités de pop°) mais unifié par les transports
Un espace en expansion : attractivité des grandes mégapoles, étalement urbain (étirement des banlieues, rurbanisation des campagnes avec multiplication des « villages urbains »-konjuka-, où se côtoient lotissements pavillonnaires, établissements industriels et rizières). Une expansion qui s’est faite vers l’Ouest ( Kyushu), puis vers le Nord (vers Sendaï) et qui se fait aussi aux dépens de la mer par la construction de terre-pleins aménagés d’abord pour les combinats industrialo-portuaires, puis désormais aussi pour les activités de service.

2.     Un intense maillage des voies de communication
  •  Les transports continentaux qui unifient l’espace de la mégalopole






















Elément majeur, colonne vertébrale de la mégalopole : le Shinkansen. train créé dans les années 60, relie d’abord Tokyo et Osaka, puis prolongé dans les années 70 vers l’Ouest (Fukuoka), et dans les années 80 vers Sendaï.http://www.teaser.fr/~mzirnheld/japon/trains/shinkan2.htm ( pour les fous des trains)
http://fourga.free.fr/tgv/shink_art.htm (idem, avec des photos et des cartes du réseau)
L’axe autoroutier double le Shinkansen. Il permet de relier les grands ports de chaque baie, mais avec d’énormes pbs de circulation.
Une politique de grands travaux, extrêmement coûteuse mais à la base de tous les plans de relance de l’économie japonaise, a conduit à la construction de tunnels et ponts reliant les îles entre elles. Cf : pont-tunnel dans la baie de Tokyo
  •  Des plates-formes portuaires et aéro-portuaires qui ouvrent la mégalopole sur le monde

1ère façade portuaire du monde avec un total de 1,5 milliard de tonnes / an
Baie de Tokyo : 4 gds ports ( Tokyo, Yokohama, Kawasaki, Chiba), environ 600 millions de tonnes de trafic.
Baie d’Osaka = 300 millions de tonnes/ an
Baie de Nagoya = 150 millions de tonnes par an
4 aéroports internationaux, dont 2 à Tokyo. Mode de transport essentiel à l’international mais aussi pour la liaison entre les mégapoles de la mégalopole. Edification sur les terre-pleins aux dépens de la mer, faute de place.
Le port de Nagoya



II.             Et l’un des centres de l’économie mondiale
1.     Une longue interface industrialo-portuaire
La mégalopole concentre la puissance japonaise : 75% du potentiel industriel
3 zones dominantes qui correspondent aux 3 gdes baies : le Kantô ( 30% de la prod° ind), le Kansaï (20%) le Tokaï ( 15%). D’autres centres secondaires de dvt récent existent sur les pourtours de la mer intérieure (Hiroshima par ex.).
Diversité des productions : d’abord, pendant la période de haute croissance (55-73) des industries lourdes, sur l’eau : vastes combinats intégrés (sidérurgie, raffinage et pétrochimie, construction navale) ; depuis, redéploiement des activités dans l’espace (sidérurgie concentrée dans la baie de Tokyo), et surtout diversification des industries ( de biens d’équipement, de biens de consommation, high tech) qui s’installent stt en périphérie des mégapoles.
La littoralisation des activités a accompagné le développement tourné vers l’extérieur. Japon, 2ème exportateur mondial pour 97% de produits manufacturés, à très haute valeur ajoutée pour l’essentiel. Echanges avec l’Asie Orientale ( Chine 1er partenaire), mais aussi ALENA et en particulier les Etats-Unis.
2.     Un espace hiérarchisé : la primauté de Tokyo
Tokyo, 1ère ville du monde par son PIB urbain (PUB supérieur à celui de l’Italie, et = 1/3 de celui du Japon). Classée avec New York, Londres et Paris parmi les « villes mondiales » ou « globales » du fait de la concentration du pouvoir de décision (2/3 des sièges sociaux des gdes entreprises japonaises)
Pourquoi cette suprématie ? : capitale politique (depuis 1868), 1er nœud de communication du pays, site exceptionnel, rôle soutenu par l’Etat ( gds travaux : pont-tunnel, aéroport d’Aneda…)
Le gigantisme urbain : la ville de Tokyo = 8,3 millions d’hbts, l’agglomération (région du Grand Tokyo = 30 millions !). Des densités extrêmes (plus de 13 000 hbts/km2 ( cf. les hôtels-capsules). Un solde migratoire positif.

Des flux humains impressionnants : nœud de communication, CBD qui attire 2,5 millions de pers/jour, 2500 trains par jour en gare de Tokyo, des gares qui sont des plates-formes multimodales (train, métro, bus, taxi…) et autorisent des migrations pendulaires sur plus de 60 kms.
Une tendance à l’étalement vers la périphérie des hommes ( urbanisation le long des voies de chemin de fer) et des activités.
Des fonctions de métropole mondiale : commandement (2/3 des sièges sociaux des gdes entreprises, 85% des établissements financiers étrangers, la bourse – le Kabuto-Cho- 2de place boursière mondiale), fonction commerciale, fonction culturelle (1/2 des étudiants du Japon, lieu de création de la mode), fonction industrielle (de+en+ tournée vers la high tech : électronique, instruments de précision, …). La cité scientifique de Tsukuba, à 60 kms au sud de Tokyo, bien reliée au cœur de Tokyo, illustre le poids de la recherche scientifique comme la nécessité du redéploiement technopolitain.

3.     Un espace hiérarchisé : les autres pôles
Osaka, le « 2ème œil du Japon ». 4ème rang des villes mondiales par son PUB. Lgts capitale économique du Japon (avant 1945), représente avcc la plaine du Kansaï 20% de la production industrielle, marquée par la reconversion vers les industries de pointe, bourse d’Osaka 2ème japonaise
Baie de Nagoya : rivalise depuis les années 90 avec le pôle du Kansaï. Fleuron : Toyota (en légère difficultés ces derniers temps…)

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