- Face à la révolte en Libye...
La révolte en Libye est née à Benghazi, dans l'est du pays. Un sit-in organisé le 15 février contre le pouvoir a été violemment dispersé.
Les débuts de la révolte en Libye, dossier rtl |
Le développement de la contestation a fait l'objet d'une répression systématique de la part du pouvoir en place. Des massacres et tirs à l'arme lourde ont en particulier lieu à Benghazi, selon des témoins.
Dès le 25 février, la ligue libyenne des droits de l'homme (LLHR) dénonce auprès du conseil des droits de l'homme de l'ONU "la situation dramatique dans laquelle se trouve la Libye en ce moment". Son secrétaire général évoque "les crimes commis par Kadhafi contre les manifestants qui protestent pacifiquement pour réclamer leurs droits reconnus par la Déclaration universelle des droits de l’homme et les conventions qui en sont issues. Le secrétaire général de la LLHR a qualifié ces actes de crimes contre l’humanité, appelant à poursuivre les coupables en justice" (site de la Ligue internationale des Droits de l'homme).
La situation en Libye à la veille de l'intervention, site France culture |
- ...des acteurs nombreux
En toute logique, c'est donc d'abord l'ONU qui est sollicitée, puisque c'est à elle de dire le droit international et de tenter de protéger les populations. Le conseil de sécurité de l'ONU lance dès le 22 février un premier appel pour que cessent les violences contre les civils. Cet appel est suivi le 26 février de sanctions contre la Libye : embargo sur les armes, interdiction internationale de voyager et gel des avoirs de Kadhafi. La cour pénale internationale lance une enquête visant le colonel Kadhafi mais aussi "son cercle rapproché" pour "crimes contre l'humanité". Enfin, le 17 mars, la résolution 1973 autorise le recours à la force armée. Dans ce cas comme dans d'autres, l'ONU a procédé de manière graduée, le recours à la force armée étant considéré comme le dernier recours.
Sollicitée au premier chef, l'Organisation des Nations Unies n'est cependant pas seule à s'être prononcée sur la révolte libyenne et les réactions à adopter.
D'autres acteurs jouent un rôle majeur : les états - qui peuvent prendre des positions de manière unilatérale - , les organisations internationales, parmi lesquelles il convient de distinguer les ONG ( comme la Ligue internationale des Droits de l'Homme) des organisations intergouvernementales (comme la Ligue arabe).
Ces organisations méritent que l'on s'arrête sur les positions qu'elles ont adoptées.
Côté occidental, le G8, réuni à Paris les 14 et 15 mars, s'est prononcé pour des sanctions, mais a écarté l'option militaire en Libye. Les puissances les plus industrialisées (Etats-Unis, Russie, Japon, canada, France, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne) ont appelé Kadhafi au respect " des légitimes revendications du peuple libyen concernant ses droits fondamentaux, la liberté d'expression et une forme représentative de gouvernement". Au sein du G8, l'Allemagne a eu l'occasion de faire connaître son opposition à l'utilisation de la force par crainte " qu'un tel développement devienne une guerre et n'affaiblisse le mouvement de démocratisation en Afrique du Nord".
Côté oriental au contraire, les organisations intergouvernementales se sont distinguées par la précocité et la fermeté de leur réaction. C'est la Ligue arabe qui - dès le 22 février - a suspendu la participation des délégations libyennes à ses réunions, témoignant ainsi du désaveu du monde arabe à l'égard de la politique répressive menée par Kadhafi. C'est elle qui, le 22 mars, a demandé à l'ONU d'autoriser la zone d'exclusion aérienne.
☛Un tel dispositif ("no-fly zone") revient à interdire le survol aérien d'une zone déterminée. Les avions voulant quitter le territoire libyen doivent demander l'autorisation avant de décoller. Sans autorisation, ils sont considérés comme des avions ennemis et peuvent être abattus.
Par ailleurs, l'organisation de la conférence islamique - la plus importante organisation intergouvernementale après l'ONU, puisqu'elle regroupe 57 pays musulmans - s'est, elle aussi, prononcée pour une zone d'exclusion aérienne.
Les pays arabes ont donc clairement fait connaître leur volonté de faire cesser la répression orchestrée par Kadhafi ( répression fortement déstabilisatrice et dangereuse pour un monde arabe secoué par une vague de révolte sans précédent). L'Occident a par contre manifesté sa division : volontarisme de la France et de la Grande Bretagne, réserves des Etats-Unis, opposition de la Russie et de l'Allemagne.
Ces organisations méritent que l'on s'arrête sur les positions qu'elles ont adoptées.
Réunion des chefs de la diplomatie du G8, Paris, 14-15 mars 2011 |
Côté oriental au contraire, les organisations intergouvernementales se sont distinguées par la précocité et la fermeté de leur réaction. C'est la Ligue arabe qui - dès le 22 février - a suspendu la participation des délégations libyennes à ses réunions, témoignant ainsi du désaveu du monde arabe à l'égard de la politique répressive menée par Kadhafi. C'est elle qui, le 22 mars, a demandé à l'ONU d'autoriser la zone d'exclusion aérienne.
☛Un tel dispositif ("no-fly zone") revient à interdire le survol aérien d'une zone déterminée. Les avions voulant quitter le territoire libyen doivent demander l'autorisation avant de décoller. Sans autorisation, ils sont considérés comme des avions ennemis et peuvent être abattus.
Les pays de l'organisation de la conférence islamique |
Les pays arabes ont donc clairement fait connaître leur volonté de faire cesser la répression orchestrée par Kadhafi ( répression fortement déstabilisatrice et dangereuse pour un monde arabe secoué par une vague de révolte sans précédent). L'Occident a par contre manifesté sa division : volontarisme de la France et de la Grande Bretagne, réserves des Etats-Unis, opposition de la Russie et de l'Allemagne.
- Qui laissent l'ONU faire front
En votant en faveur d'un recours à la force contre les troupes pro-Kadhafi (résolution 1973 du 17 mars 2011), le Conseil de sécurité de l'ONU a ouvert la voie à des frappes aériennes après plus d'un mois d'une insurrection réprimée dans le sang. La résolution autorise "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l'armée libyenne. Elle prévoit aussi une zone d'exclusion aérienne pour empêcher l'aviation du colonel Mouammar Kadhafi de pilonner ses opposants.
Le texte n'a pas créé l'unanimité parmi les membres du conseil de sécurité : La Chine, la Russie, l'Allemagne, le Brésil et l'Inde se sont abstenus.
Sommet de Paris, 19 mars 2011 |
☛Qui est présent au sommet de Paris? Des représentants des pays arabes : les ministres des Affaires étrangères du Qatar, des Emirats arabes unis, du Maroc et de la Jordanie; mais aussi la Ligue arabe par le biais de son secrétaire général Amr Moussa. Côté européen : la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, mais aussi les chefs de gouvernement de l'Italie, de l'Espagne, du Portugal, de Pologne, du Danemark, des Pays-Bas, de Belgique, de Grèce et de Norvège. L'union européenne est de plus représentée par la chef de la diplomatie, Catherine Ashton, et le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. L'ONU est représentée par son secrétaire général, Ban Ki-moon. Enfin, parmi les partenaires internationaux majeurs, il faut souligner la présence des Etats-Unis (représentés par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton).
http://www.2424actu.fr/actualite-internationale/libye-sommet-de-paris-les-parntenaires-internationaux-se-concertent-2318794/
L'Express, Le G8 promet de nouvelles sanctions, écarte l'option militaire en Libye, 15/03/2011
La communauté internationale face à la révolte en Libye, chronologie, site euronews
Sites France culture et rfi.
L'Express, Une première frappe française a eu lieu, 19/03/2011
http://www.2424actu.fr/actualite-internationale/
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