- La Révolution verte, une révolution agricole dans les pays du Tiers Monde
La Révolution verte est une révolution qui a permis le développement agricole de pays en voie de développement par l'intensification de leur agriculture.
L'intensification recouvre l'ensemble des techniques permettant d'augmenter les quantités produites sans étendre les superficies cultivées : utilisation de semences améliorées, d'engrais, de produits phytosanitaires, recours à l'irrigation.
La Révolution verte repose donc sur l'introduction de variétés à haut rendement (VHR), mises au point par le chercheur agronome américain Norman Borlaug, dans la zone intertropicale : amorcée dès 1951 au Mexique, elle se répand ensuite en Asie du Sud, notamment en Inde et au Pakistan dans les années 1960.
- Exercice : Une révolution supposant des moyens spécifiques, aux effets inégaux
L'exercice proposé consiste à mettre en évidence les moyens et les conséquences de cette révolution, en utilisant un texte datant de 1995 ( bilan de la Révolution verte en Inde, alors largement dressé), en réalisant un organigramme.
Pour vous aider à réaliser l’organigramme, souligner les mots et expressions illustrant les moyens techniques, les conséquences de la Révolution Verte, ses résultats à long terme. Votre organigramme doit montrer quels moyens techniques ( amont) sont mis en œuvre dans la Révolution Verte( cœur de l’organigramme), quelles sont les conséquences de cette dernière (aval), et les résultats à long terme (aval).
« Le mouvement de la « Révolution verte » en Inde s’est fait en deux temps. Tout d’abord, dans les années qui ont suivi l’indépendance, l’amélioration des ressources alimentaires a été recherchée dans l’extension des surfaces défrichées et des périmètres irrigués. Les canaux de dérivation qui utilisent l’eau des fleuves se multiplient, des centaines de milliers de puits sont creusés. (…). Ces progrès de l’irrigation sensibles dès les années cinquante vont constituer le socle de la « Révolution verte » proprement dite. À partir de 1960, un organisme d’Etat, l’Intensive Agricultural District Programme est chargé de réaliser la modernisation de l’agriculture indienne. Il dispose à partir de 1965 de semences à haut rendement de blé mexicain et de riz philippin, et commence à voir les premiers résultats de son action à partir du début des années 70. Les premiers résultats sont mitigés : les nouvelles espèces sont fragiles, elles s’adaptent parfois mal, et nécessitent beaucoup d’engrais. Les coûts de production par tonne augmentent. L’endettement des paysans s’accroît. La « Révolution verte » favorise les exploitations les plus vastes et les mieux placées par rapport aux réseaux d’irrigation. Ce sont donc surtout les exploitants les plus instruits et les plus fortunés qui en tirent parti. On l’accuse donc d’aggraver les inégalités sociales, de précipiter la concentration des terres et l’exode rural.
À mesure que le mouvement progresse, le bilan, très critique dans les premières années, se nuance. La production de grains double 20 ans, passant de 78 millions de tonnes au milieu des années 60 à plus de 150 millions en 1985. L’Inde, contre toute attente, atteint l’autosuffisance alimentaire et se permet d’exporter une petite partie de sa production. »
F. DEBIE, Géographie Humaine, A.COLIN, 1995.
La Révolution verte, 30 ans après son lancement : un bilan contrasté |
- Une Révolution verte à refaire?
C'est ce que laisse entendre le retour des difficultés agricoles en Inde au début des années 2000. Après avoir permis l'autosuffisance alimentaire, la Révolution verte montre ses limites. L'insécurité alimentaire est de retour en Inde depuis 2009.
La Révolution verte a accru les inégalités sociales entre paysans. Elle est en outre à l'origine de graves problèmes écologiques, et en particulier l'épuisement des sols, leur pollution, la surexploitation des ressources en eau.
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