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Au fil des questions au programme d'histoire-géographie des classes de lycée. Des commentaires, exercices, rappels, ...
mercredi 13 juillet 2011
Monde arabe en révolte, été 2011
Sur le site d'ARTE, une carte interactive qui permet de faire le point sur les révolutions enclenchées dans le monde arabe cet hiver.
http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/monde-arabe/3886674.html
Et des dossiers par pays concerné.
http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/monde-arabe/3886674.html
Et des dossiers par pays concerné.
vendredi 8 juillet 2011
Ré-écrire l'histoire : un genre littéraire très prisé chez les anglo-saxons
1940 : Et si la France avait continué la guerre…
Sous la direction de Jacques Sapir, Frank Stora et Loïc Mahé
Tallandier, Paris, 2010, 588 p.
L'ouvrage intitulé 1940. Et si la France avait continué la guerre est paru en 2010 aux éditions Tallandier. Il confirme l'arrivée en France d'un genre littéraire très prisé chez les anglo-saxons : l'uchronie.
"Cet ouvrage est la publication d’une partie d’un projet un peu fou né sur Internet. Cette fiction, qu’on lira comme un roman, n’est pas un récit historique fantaisiste, mais un exercice historique sérieux." La phrase de présentation citée montre bien la difficulté du projet : il est à la fois une fiction - l'ouvrage ne va pas dire le cours réel de l'histoire - , et ce caractère fictif est corroboré par l'évocation de l'univers du "roman", mais, dans le même temps, cette fiction est le fait d'historiens qui entendent bien contribuer au savoir historique : le commentaire oppose au terme de "fantaisiste " (terme qui renvoie au dilettantisme, au mépris des usages) celui de "sérieux". En somme, le livre proposé ne se veut pas une fable mais une construction historique rigoureuse quoique en dehors des chemins habituels.
"Jacques Sapir, entouré d’une équipe de spécialistes internationaux, se lance dans l’aventure de l’« uchronie », un genre littéraire très répandu chez les auteurs anglo-saxons qui repose sur le principe de la réécriture de l’histoire à partir de la modification d’un fait. Il ne s’agit pas de laisser libre cours à son imagination mais de déterminer un point de divergence, c’est-à-dire un événement, une décision qui aurait changé l’enchaînement des faits". Le terme uchronie est un néologisme né au XIXe siècle - sur le modèle de utopie -, formé d'un "u" privatif et de "chronos" (le temps). Etymologiquement, le terme désigne donc un "non-temps", un temps qui n'existe pas. En littérature, c'est un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l'Histoire à partir de la modification d'un événement. On parle aussi d'"histoire alternative" (alternate history) ou d'histoire contrefactuelle. L'événement modifié s'appelle le "point de divergence". Il est le socle sur lequel va pouvoir s'écrire une nouvelle histoire. L'un des auteurs les plus connus de ce genre littéraire est sans doute Philippe K-Dick (1928-1982), auteur de Le Maître du Haut Chateau (The man in the High-Castle, 1962), dans lequel il imagine que les forces de l'Axe sortent vainqueurs de la Seconde guerre mondiale. Mais les historiens anglo-saxons ont donné leurs lettres de noblesse au genre. En 1931 paraît à Londres une anthologie de textes écrits par des professeurs d'histoire des universités d'Oxford et de Cambridge sous le titre If it had happened otherwise (si cela avait eu lieu autrement) : Si les Maures avaient gagné en Espagne, Si Louis XVI avait eu un atome de fermeté, Si Napoléon avait gagné, Si Lee avait gagné la bataille de Gettysburg... (ce dernier texte est de Churchill).
"Dans le présent ouvrage, c’est le « sursaut », c’est-à-dire la décision du gouvernement Reynaud de poursuivre la guerre malgré la défaite de la bataille de France en juin 1940 qui marque le début de l’histoire".
L'ouvrage intitulé 1940. Et si la France avait continué la guerre est paru en 2010 aux éditions Tallandier. Il confirme l'arrivée en France d'un genre littéraire très prisé chez les anglo-saxons : l'uchronie.
"Cet ouvrage est la publication d’une partie d’un projet un peu fou né sur Internet. Cette fiction, qu’on lira comme un roman, n’est pas un récit historique fantaisiste, mais un exercice historique sérieux." La phrase de présentation citée montre bien la difficulté du projet : il est à la fois une fiction - l'ouvrage ne va pas dire le cours réel de l'histoire - , et ce caractère fictif est corroboré par l'évocation de l'univers du "roman", mais, dans le même temps, cette fiction est le fait d'historiens qui entendent bien contribuer au savoir historique : le commentaire oppose au terme de "fantaisiste " (terme qui renvoie au dilettantisme, au mépris des usages) celui de "sérieux". En somme, le livre proposé ne se veut pas une fable mais une construction historique rigoureuse quoique en dehors des chemins habituels.
"Jacques Sapir, entouré d’une équipe de spécialistes internationaux, se lance dans l’aventure de l’« uchronie », un genre littéraire très répandu chez les auteurs anglo-saxons qui repose sur le principe de la réécriture de l’histoire à partir de la modification d’un fait. Il ne s’agit pas de laisser libre cours à son imagination mais de déterminer un point de divergence, c’est-à-dire un événement, une décision qui aurait changé l’enchaînement des faits". Le terme uchronie est un néologisme né au XIXe siècle - sur le modèle de utopie -, formé d'un "u" privatif et de "chronos" (le temps). Etymologiquement, le terme désigne donc un "non-temps", un temps qui n'existe pas. En littérature, c'est un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l'Histoire à partir de la modification d'un événement. On parle aussi d'"histoire alternative" (alternate history) ou d'histoire contrefactuelle. L'événement modifié s'appelle le "point de divergence". Il est le socle sur lequel va pouvoir s'écrire une nouvelle histoire. L'un des auteurs les plus connus de ce genre littéraire est sans doute Philippe K-Dick (1928-1982), auteur de Le Maître du Haut Chateau (The man in the High-Castle, 1962), dans lequel il imagine que les forces de l'Axe sortent vainqueurs de la Seconde guerre mondiale. Mais les historiens anglo-saxons ont donné leurs lettres de noblesse au genre. En 1931 paraît à Londres une anthologie de textes écrits par des professeurs d'histoire des universités d'Oxford et de Cambridge sous le titre If it had happened otherwise (si cela avait eu lieu autrement) : Si les Maures avaient gagné en Espagne, Si Louis XVI avait eu un atome de fermeté, Si Napoléon avait gagné, Si Lee avait gagné la bataille de Gettysburg... (ce dernier texte est de Churchill).
Gouvernement de Paul Reynaud, 6 juin 1940. On reconnaît eu second plan à droite Charles de Gaulle, sous-secrétaire d'Etat au ministère de la Défense et de la Guerre |
En juin 1940, le gouvernement Reynaud, qui a gagné Tours puis Bordeaux face à l'avancée des troupes allemandes, est divisé entre ceux qui prônent la continuation du combat (Reynaud lui-même, président du Conseil, mais aussi de Gaulle), et ceux qui estiment que la France n'est plus en mesure de se battre (le maréchal Pétain, nommé ministre d'Etat et vice président du Conseil le 18 mai 1940). Le 16 juin 1940, ce sont les seconds qui l'emportent, par 14 voix contre 10, et la France abandonne donc le combat. C'est cet événement qui est choisi comme point de divergence dans l'ouvrage "1940, Et si la France avait continué la guerre...". Ici, ce sont les tenants de la poursuite des combats qui l'emportent, et la France continue la guerre. L'événement modifié devient un "sursaut"...
"À partir de cet événement est élaboré un scénario le plus probable possible en tenant compte des capacités techniques, économiques, militaires des pays en jeu et des comportements connus des acteurs". On apprend donc que l’armée française a continué les combats qu’elle savait perdus (...). Cet exercice intellectuel, appuyé par des spécialistes de stratégie militaire, est surtout un moyen de reconsidérer les événements autrement que du point de vue de leur fin connue. On s’aperçoit ainsi que l’écrasante blitzkrieg (guerre éclair) et la supériorité militaire de la Wehrmacht relèvent plutôt de la propagande allemande que de la réalité, érigées comme vérité a posteriori pour expliquer la défaite française et justifier la signature de l’armistice. La défaite française n’était pas inéluctable, voilà la grande démonstration de ce livre".
Par son ouverture à de nouvelles manières d'écrire l'Histoire, par sa connexion avec les nouvelles technologies ( le projet est né sur Internet et se prolonge sur Internet, puisque le récit publié s'arrête en décembre 1940, mais la suite des travaux est disponible en ligne), par sa volonté - non affichée, mais implicite - de vulgarisation du propos historique , le projet qui porte le livre est séduisant. Il a néanmoins ses limites : ce sont des spécialistes de stratégie militaire qui réécrivent une histoire qui, de ce fait, est réduite à sa dimension militaire... Que deviennent dans cette approche l'étude des mentalités, l'attention portée à l'évolution de l'opinion publique? Autre réserve, sur le fond. Ce qui est présenté comme "la grande démonstration du livre", à savoir le fait que la défaite militaire n'était pas inéluctable, la supériorité militaire de la Wehrmacht étant d'abord un argument forgé par les partisans de l'armistice, n'est pas exactement une nouveauté historique... Enfin, le fait que les historiens "traditionnels" considèrent les événements du point de vue de leur fin connue - qu'ils ont permis d'établir - ne signifie en rien qu'ils posent cette fin comme "inéluctable". Leur démarche n'est effectivement pas de chercher des alternatives. Mais, par contre, elle vise à éclairer comment et pourquoi la "fin" connue s'est imposée.
Sources :
Le récit s’arrête en décembre 1940, mais la suite des travaux est disponible sur le site Internethttp://1940lafrancecontinue.org.
Le récit s’arrête en décembre 1940, mais la suite des travaux est disponible sur le site Internethttp://1940lafrancecontinue.org.
http://www.carto-presse.com/?p=771#more-771. C'est la présentation de l'ouvrage faite sur ce site qui est commentée ici.
mercredi 6 juillet 2011
Passer l'oral de rattrapage en Histoire-Géographie
- Déroulement de l'interrogation :
L'examinateur propose obligatoirement deux sujets au choix au candidat. Chaque sujet comporte une première partie soit en histoire, soit en géographie - qui fera l'objet de l'interrogation principale - , et une seconde partie dans l'autre discipline, qui fait l'objet d'une interrogation plus rapide. Donc, les deux matières sont évaluées. Mais avec une importance inégale selon que vous choisissez le sujet avec dominante histoire, ou celui avec dominante géographie.
Il y a donc une épreuve "majeure" et une "mineure". Les textes officiels n'imposent rien quant au choix des sujets, mais en règle générale, les examinateurs proposent en majeure des questions de type questions de cours ( composition), et en mineure des études de documents (un seul document, au maximum deux lorsqu'il est possible de les confronter).
Les sujets sont choisis selon les mêmes critères que pour l'écrit : ils doivent faire apparaître une problématique claire, porter sur un des thèmes majeurs ou ensembles géographiques du programme.
Les sujets peuvent être accompagnés d'une brève chronologie, de documents, d'une carte ou d'un fond de carte, qui peuvent représenter une aide précieuse pour le traitement du sujet.
- Durée de l'épreuve :
Le candidat dispose d'un temps de préparation de 20 minutes. L'interrogation dure quant à elle 20 minutes. Le candidat peut utiliser la totalité de ce temps pour traiter les sujets, mais la plupart du temps, il traite un premier sujet - ou les deux - en une dizaine de minutes ( ou plus), puis l'examinateur lui pose des questions. Ces questions peuvent porter sur des points abordés par le candidat ( préciser un point, poser une question sur un aspect qui serait resté confus...) mais elles peuvent aussi déborder le cadre strict des sujets proposés et porter sur la compréhension d'ensemble des questions étudiées.
- Sur quoi êtes vous évalués?
L'examinateur va évaluer la maîtrise des connaissances, les compétences, et la clarté de l'expression.
La maîtrise des connaissances ( c'est l'essentiel ) : posséder les repères essentiels ( chronologiques et spatiaux) au traitement du sujet; savoir définir les notions essentielles ; connaître quelques ordres de grandeur en géographie ; connaître les personnages historiques majeurs...
Les compétences : présenter un exposé structuré ( au moins un plan, avec phrase(s) d'introduction et de conclusion), analyser les documents proposés (identifier, présenter, sélectionner, décrire, interpréter...); renseigner et/ou réaliser une carte ou un croquis simples.
La clarté de l'expression : tout oral suppose de s'exprimer dans une langue correcte et de faire preuve de clarté d'élocution.
- Quelques exemples de sujets :
Les sujets proposés à l'oral tiennent en règle générale compte des questions tombées à l'écrit. Ce qui signifie que l'on évite de poser des sujets sur les thèmes qui sont tombés à l'écrit. Cette année, il me semble que de nombreux sujets devraient porter sur le début de la Guerre froide, et sur la France.
Exemples de sujets/histoire majeure :
Les relations est/ouest de 1945 à 1973 : un monde bipolaire?
La décolonisation (1945-1975): diversité des acteurs et des processus (+chronologie indicative)
Le monde au lendemain de la seconde guerre mondiale : bouleversements territoriaux et nouveaux rapports de force
L'Europe, enjeu de la Guerre froide (1945-1991)
Les institutions de la Ve République : principes et évolution
Exemples de sujets géographie majeure :
Les Etats-Unis : une puissance totale?
L'organisation du monde contemporain : des Nords, des Suds
L'Union européenne : puissance économique et diversité spatiale
Les contrastes de développement des pays du Sud
L'espace méditerranéen : une fracture Nord/sud?
Exemples de sujets/histoire mineure :
Carte de l'Europe au lendemain de la Seconde guerre mondiale
Caricature de Plantu sur les pays socialistes (1989)
Discours de Kennedy "Ich bin ein berliner" (1963)
La déclaration du président Truman au Congrès (1947)
Texte de Sedar Senghor Le bon nègre est mort (1945)
Exemples de sujets/géographie mineure :
Carte à commenter : Un sud, des suds
Carte à commenter : les migrations au sein du monde méditerranéen
Tableau chiffré à commenter : le commerce extérieur des Etats-Unis
Carte à commenter : la planète Mc Donalds
Carte à commenter : l'IDH dans le monde
Attention, au risque de me répéter, je le redis : ces sujets sont seulement des sujets possibles. Il n'y a aucun recueil de sujets pour l'oral en histoire-géographie ( comme c'est le cas en économie par exemple) au sein duquel les examinateurs puiseraient. Donc, les sujets listés ci-dessus ne sont que des exemples destinés à éclairer sur les types de sujets possibles.
- Quelques conseils :
D'abord, c'est une évidence, être ponctuel, courtois, respecter le temps de préparation imparti, ne pas faire de remarques sur les sujets proposés ( ils ont été concoctés par votre examinateur), ne pas commencer à se lamenter sur le professeur que vous avez eu dans l'année dont la nullité vous aurait empêché de réussir ( il y a une certaine solidarité entre les membres du corps enseignant...), ne pas signaler non plus que vous ne comprenez pas la note que vous avez eu à l'écrit ( il est fréquent d'être interrogé à l'oral précisément par le professeur qui vous a corrigé à l'écrit, mais il n'a évidemment plus votre note en tête - il a corrigé des copies anonymes... Par contre, il appréciera assez peu que vous lui disiez que le correcteur vous a mal évalué!).
Ensuite, rester calme. Un oral est forcément déstabilisant. L'examinateur vous regarde, vous écoute, gribouille des notes sur une feuille, sourit parfois... etc. Ne rien en déduire.
Surtout, ne vous relâchez pas. Il ne s'agit pas d'être guindé, mais il faut "se tenir" : pas de familiarité, de commentaire déplacé, de bâillement... ( comme d'habitude, en somme!)
Si l'examinateur vous demande la note que vous avez eue à l'écrit, vous la lui donnez ( sans commentaires). Logiquement, il n'est pas censé vous le demander, mais je sais d'expérience que cela se fait .
Pour finir ... Un oral de rattrapage est un vrai oral. L'examinateur ne connaît pas votre dossier avant de vous entendre et il ne connaît pas ( sauf s'il vous en fait la demande ) votre note d'écrit. Donc, il vous évalue vraiment sur ce qu'il entend. Ce qui signifie clairement qu'on peut tout à fait avoir obtenu une très mauvaise note à l'écrit et en obtenir une bien meilleure - parfois sans commune mesure - à l'oral. Soyez confiant!
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