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Au fil des questions au programme d'histoire-géographie des classes de lycée. Des commentaires, exercices, rappels, ...

lundi 20 juin 2011

Haïti, 1 an après le séisme



La video qui précède a été réalisée pour l'UNICEF, à propos de son action à Haïti depuis le séisme de janvier 2010. Elle permet de poser une double question : celle de la vulnérabilité de certains milieux, et plus encore de certaines sociétés, face aux risques naturels ; celle de l'action des organisations comme l'Unicef.

  • Le risque sismique dans la zone caraïbe
Le risque sismique est très important dans le bassin des Caraïbes. Des séismes ont frappé le Mexique (1985, 10 000 morts à Mexico) et les pays d'Amérique centrale (1972, 10 000 morts à Managua au Nicaragua; 1976, 22 000 morts au Guatemala) dans les années 1970 et suivantes. 
La catastrophe de Port-au-Prince était d'une certaine manière prévisible, et envisagée par les autorités. "Dans son plan national de gestion des risques et des désastres en 2001, le ministère haïtien de l'Intérieur citait la faille qui traverse le sud d'Haïti. Il soulignait que l'activité sismique passée montrait une accumulation d'énergie due à la longue période de "silence sismique" dans ces failles, créant les conditions susceptibles de déclencher un événement de très grande envergure" (Hervé Morin, "L'activation d'une faille qui traverse l'île d'est en ouest", Le Monde, 15 janvier 2010). 
  • Les sociétés face aux risques 
Le fait qu'une catastrophe soit prévisible ne signifie pas pour autant qu'elle soit prévue, c'est-à-dire anticipée. Les sociétés sont très inégales face aux risques et ne disposent pas des mêmes moyens en amont, pour s'y préparer - et donc en réduire le coût humain - , en aval, pour réparer les destructions. 
Les sociétés face aux risques

Pour une même exposition à un aléa naturel ou technologique, les dommages que subissent les Etats et les populations sont très différents. La pauvreté aggrave considérablement la vulnérabilité d'une société, soit sa propension à subir des dommages ou sa capacité à résister face à un risque donné. Les pays du Nord - pays développés - , qui subissent environ un quart des catastrophes naturelles, déplorent moins de 5% du total mondial des victimes. A l'autre bout de l'échelle, les pays les moins développés, affectés par moins de 20% des désastres, concentrent plus de 60% des victimes des catastrophes naturelles. Pour illustrer le propos, on peut comparer le bilan des séismes d'Haïti et du Chili de 2010. Alors que le séisme ayant frappé le Chili était d'une magnitude supérieure (8,8 contre 6,6 pour Haïti), le nombre de victimes est de 800 contre 250 000 en Haïti. Deux données permettent d'éclairer ces différences : la distance de la capitale à l'épicentre du séisme est dans le cas chilien de 350 km contre 35 dans le cas haïtien. La concentration des populations dans les métropoles est un facteur aggravant. Surtout, le Chili se classe au 44e rang mondial en terme d'IDH, alors qu'Haïti est au 151e rang mondial, parmi les pays les plus pauvres de la planète (Haïti figure sur liste des PMA, pays les moins avancés).
  • Le bilan de l'action humanitaire en Haïti par l'un de ses acteurs : l'Unicef
L’Unicef, Fonds des Nations unies pour l’enfance, est né en 1946. C’est une agence de l’Organisation des Nations unies (ONU), implantée dans plus de 150 pays d'intervention, qui a pour vocation d'assurer à chaque enfant, santé, éducation, égalité et protection.



Un an après le séisme, quel bilan de l’action humanitaire faites-vous ?

 Quand on arrive en Haïti en avion et que l’on survole Port-au-Prince, c’est très beau, on voit une ville toute bleue… La réalité pourtant est bien plus triste que cette belle image : cette couleur bleue, ce sont les milliers de tentes, dans lesquelles les gens vivent dans des conditions très précaires. Un an après le séisme, on compte encore 1 million de déplacés, dont 380 000 enfants qui vivent dans des camps ! Pourtant, en douze mois, les équipes humanitaires n’ont pas chômé, et les résultats sont là, même s’ils ne sont pas forcément visibles. Certes la reconstruction effective n’a pas encore commencé, mais la raison est simple : les financements nécessaires (et promis !) ne sont jamais arrivés, car les grands bailleurs de fonds ne font pas confiance au gouvernement haïtien actuel. En revanche, les financements pour la réponse humanitaire, eux, ont bien été reçus : provenant à 70% de particuliers, ce grand élan de solidarité nous a permis, pendant un an, de fournir de l’eau potable à la population (ce qui représente un coût considérable), de réunir les familles dont les enfants avaient été séparés de leurs parents, de construire des écoles provisoires et semi-permanentes pour que les enfants puissent reprendre une vie normale…
( extrait d'une interview publiée sur le site de l'Unicef le 7 janvier 2011). Suite de l'interview : 
Sources : 
http://www.unicef.fr/contenu/actualite-humanitaire-unicef/haiti-une-reconstruction-difficile-entre-instabilite-politique-et-cholera-2011-01-07
http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/hist-geo/EspacePeda/LYCEE/Divers/Societes_face_aux_risques.htm
N.Gendre, C.Guitard, "Les sociétés face aux risques", Historiens & Géographes, n° 381, décembre 2002, p. 38.
Manuel géographie seconde, Hatier, 2010, p. 256-257 et p. 273.

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