John Rabe, l'histoire d'un nazi devenu le "juste de Nankin"...
Un film allemand de Florian Gallenberger, sorti en France avril 2011
L'HISTOIRE : 1937. Installé à Nankin, John Rabe est à la tête de l’antenne chinoise de la firme Siemens. Débonnaire et manichéen, il croit fermement à sa mission et au parti nazi. Lorsque les forces impériales japonaises encerclent la ville, le manageur allemand ne se doute pas que les alliés du troisième Reich ont choisi cette bataille pour démontrer leur puissance, en point d’orgue de leur guerre de conquête. Elles s’apprêtent à massacrer sciemment la population de Nankin. Déjà ébranlé par sa mutation soudaine à Berlin et le démantèlement des infrastructures Siemens en Chine, le travail de toute une vie, il choisit peu à peu la désobéissance et tente avec quelques membres de la communauté étrangère de sauver le plus grand nombre de vies
Allemagne, Chine, Japon, aux prises avec leur passé...
Le massacre de Nankin, longtemps occulté, commence à apparaître dans diverses œuvres littéraires jusqu'à son illustration frontale l'an dernier par Lu Chuan ( réalisateur chinois) dans l'effroyable City of Life and Death. Aujourd'hui c'est un autre peuple meurtri qui fait un geste de paix avec son passé. L'Allemagne célèbre John Rabe, un de ses plus grands héros, un héros appartenant au mouvement nazi et qui sauva quelques 250000 chinois à Nankin justement. Un sujet délicat pour Florian Gallenberger, courageux de l'aborder pour son second film. Un nazi qui sauve des milliers de personnes, d'abord pour maintenir son entreprise en activité avant d'en donner les rênes à son successeur, puis par pure humanité.
Le massacre de Nankin, point d'orgue de la guerre sino-japonaise
Le massacre de Nankin est perpétré pendant la guerre sino-japonaise commencée en 1931. Au Japon, l'empereur Hiro-Hito a laissé les généraux prendre la réalité du pouvoir. La Chine est quant à elle déstabilisée par la lutte que se livrent les nationalistes ( menés par Tchang Kaï Tchek) et les communistes ( menés par Mao). C'est dans ce contexte que le Japon décide l'invasion de la province chinoise de Mandchourie. En juillet 1937, le Japon - qui a alors le soutien de l'Allemagne hitlérienne et bénéficie de l'attentisme des occidentaux - se lance dans la conquête de toute la Chine. En quelques mois, les Japonais occupent près d'un million de kilomètres carrés peuplés de 60 millions d'habitants. Ils mettent en oeuvre une politique de terreur systématique pour tenter d'abattre la résistance intérieure. Les massacres deviennent la règle. Ils atteignent leur maximum avec la prise de Nanjing (Nankin en graphie ancienne), ancienne capitale de la Chine et siège éphémère du gouvernement de Tchang Kaï-chek.
Le 10 décembre, les Japonais ont envoyé un ultimatum aux troupes qui défendent la ville. Celle-ci est abandonnée à son sort par les troupes de Tchang Kaï-Tchek. Ceux qui tentent de quitter la ville ( soldats, civils) en traversant le fleuve sont tués par la flotte japonaise. Enfin, après un pilonnage de 3 jours, les Japonais entrent dans la ville le 13 décembre 1937. Confiants, les soldats chinois se laissent désarmer et se rendent par unités entières. Ceux qui ne se rendent pas spontanément sont traqués. Les Japonais arrêtent dans la rue tous les hommes en âge de combattre et suspects d'avoir porté une arme ou un casque. Le commandement nippon craint alors d'être submergé par la grande masse des prisonniers dans une ville a priori hostile. Il ordonne le massacre des prisonniers, contre toutes les lois de la guerre. Celui-ci s'opère froidement, à la baïonnette, au sabre ou plus souvent encore à la mitrailleuse, sur des malheureux liés entre eux par groupes d'une douzaine. On évalue entre 30.000 et 60.000 le nombre de soldats tués de la sorte dans les premiers jours. Puis vient le massacre des fonctionnaires ; enfin, la terreur frappe tous les habitants de la ville dans les semaines qui suivent. Des femmes sont enlevées et victimes de viols collectifs. Au total, les victimes du massacre de Nankin sont estimées à plus de 100 000 ( les autorités chinoises avancent un chiffre plus élevé, entre 200 et 300 000).
Sources :
Nicolas GILLI, critique du film "John Rabe" proposée sur le site Excessif. com : http://www.excessif.com/cinema/critiques/critique-john-rabe-6408215-760.html#
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19371213 ( article : 13 décembre 1937, les Japonais s'emparent de Nankin)
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