La
mégalopole japonaise est une grande région urbaine de l’île de HONSHU, s’étendant sur près de 1500 km,
du nord (Tokyo) au sud (Fukuoka), sur une bande du littoral oriental (Japon de
l’endroit, soit celui tourné vers le Pacifique) d’environ 20 à 100 km de large
C’est
le cœur économique, démographique et politique du Japon, pôle de la Triade, et par conséquent le cœur de l’aire
de puissance de l’Asie Orientale.
Questions :
comment s’organise cet espace concentrant la puissance japonaise et centre
d’impulsion de la puissance de l’Asie
Orientale ? Quelles limites à cette concentration des activités ?
I.
La mégalopole japonaise,
le centre du Japon…
Logique centre/périphérie : la mégalopole est le centre qui regroupe 105 millions d’habitants (sur 128, soit 85%
des hommes), et elle reste attractive
1.
Le plus long
ensemble urbain linéaire du monde
La concentration urbaine
est très largement imposée par des contraintes naturelles : un pays
montagneux, peu de plaines ( celles du kantô / Tokyo, celle du Tokaï / Nagoya,
celle du Kansaï / Osaka-Kobé) où se sont installés les villes, lesquelles,
désormais à l’étroit, partent à la conquête des basses pentes des versants
montagneux.
Rue de Tokyo |
Des
densités supérieures à 1000 hbts/km2 sur l’axe Tokyo-Nagoya-Fukuoka-Nagasaki
Un
espace polynucléaire : 3 mégapoles majeures qui concentrent 44% de la population
japonaise : Tokyo (30 m),
Nagoya (8,5), Osaka (16), et de nombreuses villes millionnaires
Un
espace discontinu du fait du relief ( espaces de campagnes rurbanisés à forte densités de pop°) mais unifié par les
transports
Un
espace en expansion : attractivité des grandes mégapoles, étalement urbain
(étirement des banlieues, rurbanisation des campagnes avec multiplication des
« villages urbains »-konjuka-, où se côtoient lotissements
pavillonnaires, établissements industriels et rizières). Une expansion qui
s’est faite vers l’Ouest ( Kyushu), puis vers le Nord (vers Sendaï) et qui se
fait aussi aux dépens de la mer par la construction de terre-pleins aménagés d’abord pour les combinats
industrialo-portuaires, puis
désormais aussi pour les activités de service.
2.
Un intense
maillage des voies de communication
- Les transports continentaux qui unifient l’espace de la mégalopole
Elément majeur, colonne
vertébrale de la mégalopole : le Shinkansen. train créé dans les années
60, relie d’abord Tokyo et Osaka, puis prolongé dans les années 70 vers l’Ouest
(Fukuoka), et dans les années 80 vers Sendaï.http://www.teaser.fr/~mzirnheld/japon/trains/shinkan2.htm
( pour les fous des trains)
http://fourga.free.fr/tgv/shink_art.htm
(idem, avec des photos et des cartes du réseau)
L’axe
autoroutier double le Shinkansen. Il permet de relier les grands ports de
chaque baie, mais avec d’énormes pbs de circulation.
Une
politique de grands travaux, extrêmement coûteuse mais à la base de tous les
plans de relance de l’économie japonaise, a conduit à la construction de
tunnels et ponts reliant les îles entre elles. Cf : pont-tunnel dans la
baie de Tokyo
- Des plates-formes portuaires et aéro-portuaires qui ouvrent la mégalopole sur le monde
1ère
façade portuaire du monde avec un
total de 1,5 milliard de tonnes / an
Baie de Tokyo : 4 gds ports ( Tokyo, Yokohama, Kawasaki, Chiba),
environ 600 millions de tonnes de trafic.
Baie d’Osaka = 300 millions de tonnes/ an
Baie de Nagoya = 150 millions de tonnes par an
4
aéroports internationaux, dont 2 à Tokyo. Mode de transport essentiel à
l’international mais aussi pour la liaison entre les mégapoles de la mégalopole.
Edification sur les terre-pleins aux dépens de la mer, faute de place.
Le port de Nagoya |
II.
Et l’un des
centres de l’économie mondiale
1.
Une longue
interface industrialo-portuaire
La mégalopole concentre la
puissance japonaise : 75% du potentiel industriel
3
zones dominantes qui correspondent aux 3 gdes baies : le Kantô ( 30% de la
prod° ind), le Kansaï (20%) le Tokaï ( 15%). D’autres centres secondaires de
dvt récent existent sur les pourtours de la mer intérieure (Hiroshima par ex.).
Diversité
des productions : d’abord, pendant la période de haute croissance (55-73)
des industries lourdes, sur l’eau : vastes combinats intégrés (sidérurgie,
raffinage et pétrochimie, construction navale) ; depuis, redéploiement des
activités dans l’espace (sidérurgie concentrée dans la baie de Tokyo), et
surtout diversification des industries ( de biens d’équipement, de biens de
consommation, high tech) qui s’installent stt en périphérie des mégapoles.
La
littoralisation des activités a accompagné le développement tourné vers
l’extérieur. Japon, 2ème exportateur mondial pour 97% de produits
manufacturés, à très haute valeur ajoutée pour l’essentiel. Echanges avec
l’Asie Orientale ( Chine 1er partenaire), mais aussi ALENA et en
particulier les Etats-Unis.
2.
Un espace hiérarchisé :
la primauté de Tokyo
Tokyo,
1ère ville du monde par son PIB urbain (PUB supérieur à celui de
l’Italie, et = 1/3 de celui du Japon). Classée avec New York, Londres et Paris
parmi les « villes mondiales » ou « globales » du fait de
la concentration du pouvoir de décision (2/3 des sièges sociaux des gdes
entreprises japonaises)
Pourquoi
cette suprématie ? : capitale politique (depuis 1868), 1er
nœud de communication du pays, site exceptionnel, rôle soutenu par l’Etat ( gds
travaux : pont-tunnel, aéroport d’Aneda…)
Le
gigantisme urbain : la ville de Tokyo = 8,3 millions d’hbts,
l’agglomération (région du Grand Tokyo = 30 millions !). Des densités
extrêmes (plus de 13 000 hbts/km2 ( cf. les hôtels-capsules). Un
solde migratoire positif.
Des
flux humains impressionnants : nœud de communication, CBD qui attire 2,5
millions de pers/jour, 2500 trains par jour en gare de Tokyo, des gares qui
sont des plates-formes multimodales (train, métro, bus, taxi…) et autorisent
des migrations pendulaires sur
plus de 60 kms.
Une
tendance à l’étalement vers la périphérie des hommes ( urbanisation le long des
voies de chemin de fer) et des activités.
Des
fonctions de métropole
mondiale : commandement (2/3 des sièges sociaux des gdes entreprises, 85%
des établissements financiers étrangers, la bourse – le Kabuto-Cho- 2de place
boursière mondiale), fonction commerciale, fonction culturelle (1/2 des
étudiants du Japon, lieu de création de la mode), fonction industrielle (de+en+
tournée vers la high tech : électronique, instruments de précision, …). La
cité scientifique de Tsukuba, à 60 kms au sud de Tokyo, bien reliée au cœur de
Tokyo, illustre le poids de la recherche scientifique comme la nécessité du
redéploiement technopolitain.
3.
Un espace
hiérarchisé : les autres pôles
Osaka,
le « 2ème œil du Japon ». 4ème rang des villes mondiales par son
PUB. Lgts capitale économique du Japon (avant 1945), représente avcc la plaine
du Kansaï 20% de la production industrielle, marquée par la reconversion vers
les industries de pointe, bourse d’Osaka 2ème japonaise
Baie
de Nagoya : rivalise depuis les années 90 avec le pôle du Kansaï.
Fleuron : Toyota (en légère difficultés ces derniers temps…)
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