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vendredi 18 novembre 2011

Les mutations de la population active en France, milieu XIX-début XXe siècles

Les mutations de la population active en France, milieu XIX-début XX e siècles
Etude de document guidée, niveau première générale, thème 1 du nouveau programme.


Telle qu'elle est conçue, cette étude de document est extrêmement guidée. Certaines questions invitent expressément à lire ( question 2), à analyser ( question 3), à mobiliser des connaissances (Question 4), à inscrire le document dans un contexte plus général et donc à le confronter à ce qui a été vu en cours (question 5), à mesurer sa portée (question 6). Traditionnellement, la première question invite à présenter le document, ce qui doit TOUJOURS être fait, pour bien cerner l'enjeu de l'étude.

Les écueils majeurs mis en évidence par les copies :
  • l'imprécision du propos. L'élève pense à définir lorsque cela lui est demandé expressément ( question 1/ population active), mais omet totalement de le faire lorsque cela n'est pas précisé ( question 2 / Secteurs primaire et secondaire)
  • La difficulté à présenter. Ici, il faut dire clairement que le document est un graphique en barres qui montre la structure de la population active (c'est-à-dire le poids des trois secteurs dans la population active ) à trois dates différentes. Il convient de préciser ce que recouvrent ces trois secteurs ( cf. remarque précédente)
  • La difficulté à exploiter les données. Dire, par exemple, que le secteur primaire est passé de plus de 50% à 33% de la population active entre le milieu du XIX et 1930 ( en réponse à la question 2) est une lecture correcte du document. C'est encore mieux si l'on ajoute que le secteur primaire représentait donc un actif sur deux au milieu du XIX, et seulement un sur trois en 1930. Ici, les données sont utilisées, exploitées : on leur fait dire quelque chose de significatif. 
  • Plus généralement, la difficulté à développer. En réponse à la question 3, l'industrialisation est évoquée, mais le propos met rarement en évidence en quoi l'industrialisation a des effets sur la population employée dans le primaire. Développer, c'est expliquer, démontrer ce que l'on dit, l'illustrer. On attend un développement qui évoque la mécanisation de l'agriculture, l'économie de bras que cette mécanisation engendre, donc l'exode rural, et parallèlement le développement des villes qui attirent, le besoin de bras des industries naissantes, et donc le phénomène de déversement des actifs du primaire vers le secondaire. 
  • Enfin, et surtout, la difficulté à contextualiser. Dire que le document montre la répartition de la population active à trois dates différentes ne suffit pas. Il faut inscrire ces dates dans un contexte plus général, celui des révolutions industrielles ( première et seconde). 
  • Enfin, encore, et surtout, la difficulté à mobiliser les connaissances du cours. Il est impératif que les notions clés vues en classe apparaissent dans le devoir. Ici, étaient attendues : industrialisation, mécanisation, organisation scientifique du travail, rationalisation urbanisation exode rural, féminisation de l'emploi, tertiarisation... ces notions devant évidemment être expliquées lorsqu'elles sont utilisées. 
Contre toute attente, la dernière question, qui suppose une mise en relation entre le document et le cours, est plutôt bien réussie. C'est plutôt bon signe puisque les épreuves proposées au baccalauréat ( en 1ère S dès cette année, et sans doute en Terminale à partir de l'an prochain) ne proposent plus de questions guidant l'étude, mais une consigne globale, qui invite à présenter, montrer les apports du document ( analyser en utilisant les connaissances du cours), et ses limites ( confronter le document avec ce qui a été vu en classe). 

Dans l'optique "nouvelles épreuves", l'étude de document aurait pu avoir comme consigne : 
"Après avoir présenté le document ( ce qui équivaut à la question 1 ici), vous montrerez en quoi il traduit les évolutions majeures de la population active à cette période (ce qui équivaut aux questions 2,3 et 4), puis mettrez en évidence ses limites (ce qui équivaut à la question 6). 
La comparaison entre les deux façons de concevoir le sujet met en évidence une difficulté majeure des nouvelles épreuves : la mobilisation de connaissances est attendue, elle n'est pas explicitement demandée! ( par exemple, pas de question de cours comme la question 5). Il faut donc que le candidat pense toujours à expliquer ce qu'il décrit, même si on ne le lui demande pas. 

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