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vendredi 11 novembre 2011

La guerre du Vietnam, un conflit indirect de Guerre froide (1)

  • La guerre du Vietnam, un modèle de conflit indirect de guerre froide

Lorsque la guerre d'Indochine prend fin, en 1954, les accords de Genève entérinent l'existence provisoire, sur le territoire du Vietnam, de deux états : la république démocratique du Vietnam du Nord ( RDVN), communiste - qui apparaît sur la carte en rouge -  et le Vietnam du sud, au sud du 17ème parallèle. Existence provisoire, parce que logiquement des élections doivent avoir lieu autorisant une éventuelle unification... Mais ces élections n'ont pas lieu, et chacun des deux états évolue de manière divergente : au nord, la RDVN communiste se transforme en régime de démocratie populaire, suit le modèle communiste ( chinois, ici) de réforme agraire et de transformation des campagnes, quant le Vietnam du sud adopte le modèle capitaliste. 
Le caractère dictatorial du régime sud-vietnamien, sous l'égide de Ngô Dinh Diem, favorise le développement d'une opposition composite : militaires, marxistes, libéraux, bouddhistes qui forment un Front National de Libération en 1960. Sans surprise, cette opposition reçoit le soutien du Vietnam du Nord qui favorise l'agitation dans le sud Vietnam... En 1961, l'opposition menée par le FNL contrôle 1/3 du pays, la guérilla est menée depuis les campagnes et menace les principales villes. 
Au nom de la théorie des dominos ( la conversion d'un pays au communisme entraîne, par contagion, celle des pays voisins à la manière des dominos qui s'écroulent les uns après les autres), les Etats-Unis accentuent alors leur soutien au Vietnam du sud, cherchant, par l'envoi de conseillers militaires de plus en plus nombreux, à éviter la victoire du communisme au sud du Vietnam. Pour eux, en effet, l'opposition sud-vietnamienne, plurielle dans les faits ( libéraux, marxistes...), est manipulée par le Vietnam du Nord. D'où, pour désigner les opposants du FNL, l'appellation de vietcong : communiste vietnamien.  L'extension de la rébellion menace l'équilibre de la péninsule. A Washington, l'idée selon laquelle une intervention directe est nécessaire pour sauver la situation s'impose progressivement.  
En août 1964, l'"incident" du golfe du Tonkin ( attaque d'un navire de guerre américain par la RDVN) autorise l'escalade américaine. Le président Johnson obtient les pleins pouvoirs pour répondre à toute nouvelle attaque de la RDVN. Le conflit oppose donc un petit état communiste, la RDVN, accusé par la première puissance mondiale, guide du "monde libre", de favoriser l'expansion du communisme au sud du pays. Pour les Etats-Unis, il s'agit, en menant une offensive massive de bombardement de la RDVN, de la contraindre à cesser tout soutien au FNL, de cesser de le ravitailler. Le conflit est qualifié de conflit indirect puisqu'à l'engagement des Etats-Unis s'oppose celui de l'URSS et de la Chine, qui, à l'inverse, arment la RDVN. 
Comme on le voit sur la carte, les bombardements américains frappent les villes du Nord, les bases américaines sont par contre installées au sud. Au sud, le FNL contrôle les campagnes, bénéficie du soutien de la RDVN, qui ravitaille les combattants par la piste Hô Chi Minh ( qui relie le Vietnam du Nord au sud-vietnam, en passant par le Laos et le Cambodge).

Ce conflit, modèle des conflits indirects de guerre froide - où les deux grandes puissances s'affrontent par états interposés - , peut faire l'objet d'une schématisation. Ce type de schéma accompagne avec profit les compositions.


Une périodisation intéressante du conflit :

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