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mercredi 27 avril 2011

L'Allemagne après le traité de Versailles, 1919


Le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919 par les plénipotentiaires allemands, modifie profondément la carte de l'Allemagne, qui perd 1/8e de son territoire. 

L'Allemagne, considérée comme responsable de la guerre, n'a pu participer aux négociations. Le traité lui est donc imposé au sens propre, puisqu'elle ne peut en discuter les conditions. De plus, les conditions de l'armistice signé le 11 novembre 1918 à Rethondes ont créé un rapport de force particulièrement défavorable à l'Allemagne. En effet, par cet armistice, l'Allemagne - alors en pleine (r)évolution politique, la toute jeune République venant à peine de s'installer - doit fournir des livraisons considérables de matériel de guerre et de moyens de transport et libérer (sans réciprocité) les prisonniers de guerre alliés. Un délai de 15 jours lui a été donné pour évacuer tous les territoires envahis à l'ouest, ainsi que l'Alsace-Lorraine ; un délai de 30 jours, pour l'évacuation de la rive gauche du Rhin ainsi qu'une bande de 10 kms à l'est du Rhin. Par ces conditions, les Alliés se sont assurés que l'Allemagne ne pourrait reprendre le combat. Démunie, elle ne peut qu'accepter les conditions qui lui sont faites par le traité de Versailles qui met un terme définitif au conflit, 7 mois après l'armistice. 

La carte de la nouvelle Allemagne distingue plusieurs cas de figures. 
Des territoires ont été enlevés au Reich ( appellation peu heureuse ici, puisque l'empereur Guillaume II a dû abdiquer en novembre 1919, la République succédant à l'Empire) : Alsace-Lorraine restituée à la France (qui avait perdu ces territoires à l'issue du conflit de 1870/71), Prusse occidentale et Posnanie venant grossir le territoire dévolu à la Pologne reconstituée. La re-création d'une Pologne avec accès à la mer a des conséquences majeures sur le territoire allemand, qui se retrouve coupé en deux : la Prusse orientale est séparée du reste du territoire allemand. Les risques de tension sont tels que la ville de Dantzig ( Gdansk) est considérée comme "ville libre" : ni allemande, ni polonaise, mais placée sous tutelle de la SDN.  
D'autres territoires sont placés sous administration de la SDN, et doivent faire l'objet de plébiscites, ce qui est une façon de reporter la décision à une date ultérieure. Ainsi, la Sarre est placée sous administration de la SDN pour 15 ans (à compter de janvier 1920). LA consultation sera organisée au terme de ces 15 ans, et, à cette date, les habitants de la Sarre auront à se prononcer sur : le maintien de l'administration internationale (rester sous la coupe de la SDN), le rattachement à l'Allemagne, le rattachement à la France. En janvier 1935, lorsque le plébiscite a été organisé, plus de 90% des habitants se sont prononcés pour le rattachement à l'Allemagne.
Des territoires, situés à la frontière de la France et de la Belgique, sont l'objet d'une occupation étrangère, destinée tant à s'assurer du désarmement qu'à surveiller le bon versement des réparations. 
Enfin et surtout, une zone démilitarisée a été définie à la frontière occidentale de l'Allemagne, pour prévenir toute nouvelle tentative d'invasion. La rive gauche du Rhin est démilitarisée, ainsi qu'une bande d'une cinquantaine de km sur la rive droite. Dans ces territoires, il est formellement interdit à l'Allemagne de faire circuler des troupes, tout mouvement de troupes étant alors considéré comme une violation du traité, partant comme une entrée en guerre.

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