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vendredi 25 février 2011

Paix au Proche-orient : le sommet de Washington, 2010

  • 2010 : Le sommet de Washington, une rencontre Israël/Autorité palestinienne... 
Mahmoud Abbas et Benaymin Netanyahou à Washington, septembre 2010
En septembre 2010 a eu lieu une nouvelle rencontre entre le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. Cette rencontre a été  l'objet de longues négociations : les Etats-Unis ont ainsi obtenu en novembre 2009, en gage de bonne volonté d'Israël, un moratoire de 10 mois de la colonisation juive en Cisjordanie. C'est à cette condition que Mahmoud Abbas, fortement contesté au sein de l'Autorité palestinienne et dont le pouvoir ne s'étend désormais qu'à la seule Cisjordanie (le Hamas contrôlant depuis 2007 la bande de Gaza), a accepté cette rencontre au sommet. Le Hamas, quant à lui, considère ces négociations contraires à l'intérêt des palestiniens. 

  • ...sous l'égide des Etats-Unis

La tenue de cette nouvelle conférence a été voulue par les Etats-Unis, la relance du processus de paix au Proche-Orient étant considérée comme un objectif prioritaire par Barack Obama.
Elle s'inscrit dans une tradition d'intervention américaine en faveur de la paix au Proche-Orient, dont témoignent les rencontres de Camp David (1978), les accords de Washington et d'Oslo (1993), la nouvelle rencontre de Camp David (2000), puis celle d'Annapolis (2007).
Mais, avant même que les résultats en soient connus, elle était envisagée avec le plus grand scepticisme. Un scepticisme lié à l'échec de toutes les conférences depuis 2000. Un scepticisme fondé sur l'observation du rapport de forces dans la région, entre un Mahmoud Abbas contesté par le Hamas et  une puissance israélienne dont la détermination semble totale (en témoignent l'opération plomb durci lancée en décembre 2008 contre la bande de Gaza, la continuation de la colonisation juive en Cisjordanie). De plus,  le premier ministre israélien présent à la table des négociations, Benyamin Netanyahou, chef du gouvernement depuis février 2009, est aussi le chef du parti du Likoud (parti de la droite nationaliste et conservatrice fondé en 1973, qui a accepté l'existence d'un Etat palestinien de manière très récente).



  • La caricature : une lecture de l'événement



Dessin de Plantu, Le Monde, 2 septembre 2010
Au premier jour de la rencontre, le 2 septembre 2010, - la rencontre n'a duré qu'une journée...- , Plantu en a croqué une vision. 
Les trois personnages sont représentés ici par Plantu devant le drapeau de leur pays. Barack Obama, debout, semble vouloir décliner le discours de la paix ( les colombes sur son texte, comme les colombes de la paix dans le ciel de la rencontre) ; Il est manifestement seul à écouter son discours, puisque les deux autres protagonistes sont tournés l'un vers l'autre. A la droite d'Obama, Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne depuis les élections de 2005, a les yeux rivés sur ce que confectionne/concocte le premier ministre israélien : une jolie cocotte en papier, symbole de ce que Israël semble faire de la colombe de la paix ( même succession colombe/cocotte dans le ciel de la rencontre). Le premier ministre israëlien, Benyamin Netanyahou, est indifférent aux autres personnages, son visage, à l'expression amusée,  contraste avec la crispation qui se lit sur celui de Mahmoud Abbas. Ce dernier a par ailleurs des menottes aux mains. 
La vision proposée par Plantu partage donc le scepticisme général sur l'issue de la conférence (laquelle, de fait, n'a pas permis d'avancée du processus de paix). Elle en livre une interprétation. Dans la vision de Plantu, Barack Obama serait soit animé par le plus grand idéalisme, soit dans la comédie d'un discours tout fait. Mahmoud Abbas serait dans l'incapacité de participer à la réunion, dans une position de prisonnier : du Hamas? de sa propre stratégie d'ouverture à Israël, forcément vouée à l'échec? Quant à Netanyahou, il est présenté comme le responsable de l'échec éventuel par son indifférence au discours de paix. Les commentaires prêtés aux souris confirment cette impression : "Et alors, cet accord", "c'est plié" renvoient à la cocotte que le premier ministre israélien fabrique, donc au refus de tout compromis, et donc d'avancée. 
Cette caricature se présente donc comme l'image d'un échec annoncé.

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